Pour les salariés de l’ex-SNCM, la pilule a du mal à passer. L’actuel p.-d.g. de MCM, Patrick Rocca (en réunion le 22 mars avec MM. Anchetti, Trojani et Acquaviva du consortium Corsica Linea), a présenté aux salariés lors du comité d’entreprise (CE) un projet de cession de 100 % des titres de MCM. Ce projet fait état également du transfert du siège social de la compagnie vers Ajaccio. « Pour les salariés, le plan de cession arrêté par le tribunal de commerce n’est plus respecté, avec des modifications majeures entraînant un bouleversement du plan d’entreprise […] », ont indiqué les salariés dans une motion déposée au CE. L’absence de présentation de business plan et le déficit de près de 670 000 € des trois mois d’exploitation du navire roulier de Corsica Linea inquiète les salariés de MCM. « La fusion entraînera l’absorption des pertes », indiquent les représentants syndicaux qui s’interrogent sur l’opportunité de saisir le tribunal de commerce pour non-respect du plan.
Cheminée repeinte en rouge
Quoi qu’en pensent les salariés, Corsica Linea a déjà pris les commandes de l’ex-compagnie publique. En témoigne le changement de livrée du Jean-Nicoli, en arrêt technique. Alors que les ouvriers du chantier avaient commencé à repeindre la cheminée en rouge, la CGT des marins s’est rendue sur les quais le 20 mars pour appeler à cesser les travaux de peinture. « Des conseils en communication nous ont dit qu’il ne fallait pas attendre la fin de la saison pour changer. Ils ont ajouté que le rouge était une bien meilleure couleur que le bleu », a indiqué Patrick Rocca, le 23 mars, dans les colonnes du quotidien La Provence.
Affirmant que la fusion était en cours, il a précisé qu’il dirigeait toujours la compagnie. Une simple question de jours avant qu’il ne passe la main. Le patron des hypermarchés E. Leclerc en Corse, François Padrona, a visiblement gagné la manche. Reste à savoir s’il cédera la flotte à la Collectivité territoriale de Corse.