Cette annonce sonne comme un nouveau rebondissement dans la saga Valemax tissée entre le Brésil et l’empire du Milieu. Ces vraquiers, d’une capacité de 400 000 t, ont été introduits sur le marché en 2011 par la compagnie minière brésilienne Vale. L’objectif: rendre plus compétitive son offre de minerai de fer sur le marché chinois, face à la concurrence de BHP Billiton et Rio Tinto, dont l’essentiel des cargaisons de minerai provient d’Australie. À l’époque, le groupe brésilien avait pour ambition de construire une soixantaine de ces gigantesques vraquiers. Seuls 18 ont finalement vu le jour, Pékin bloquant notamment leur accès aux ports chinois pour de prétendues raisons de sécurité. Ces navires avaient en effet subi plusieurs incidents dès leurs premières escales, mais la raison officieuse relèverait plutôt du lobbying des armateurs chinois. Début 2015, l’interdiction a été levée, et les exemplaires construits ont été vendus ou loués à des entreprises chinoises (dont Cosco).
Coup de fouet pour un secteur en berne
Cette nouvelle commande devrait avoir diverses répercussions, à commencer par la construction navale. Quatre chantiers locaux (Shanghai Waigaoqiao Shipbuilding, Beihai Shipbuilding, CIC Jiangsu et Yangzijiang Shipbuilding) prendront en charge la construction des Valemax. Les livraisons, quant à elles, sont prévues à compter de 2018. Un véritable coup de fouet pour un secteur en berne: selon le ministère de l’Industrie et des Technologies chinois, les commandes de navires, tous types confondus, ont été divisées par deux entre 2014 et 2015.
Cette stratégie permettra à la Chine de contrôler environ 30 % de ses importations de fer en volume, d’après certains courtiers de Singapour et Londres, et de maîtriser les prix sur le moyen terme. « En dépit de la chute du marché des vracs solides, les Chinois commandent de nouveaux navires pour contrôler les taux du fret de minerai de fer sur les plus ou moins dix prochaines années », estime Basil Karatzas, du cabinet de conseil new-yorkais Karatzas Marine Advisors & Co, dans les colonnes du quotidien américain.