Cette hausse de 14 % par rapport à 2014 (à 3,27 Mt) s’explique d’abord par l’explosion du trafic des marchandises diverses (+ 42 %) grâce au développement de la ligne régulière de transport de remorques en provenance de Turquie (Ekol, 12 000 remorques) et par la consolidation de la ligne de conteneurs roulants Grimaldi à destination de l’Afrique de l’Ouest. Survenues également, les hausses à l’import de graines oléagineuses à destination de l’usine Saipol (+ 18 %), à l’import et l’export de tourteaux (+ 16 %), à l’export de bétail (+ 28 %), ou encore les entrées de produits raffinés (+ 10 %). En revanche, le trafic de céréales enregistre un nouveau recul (– 53 000 t), ainsi que celui des engrais (– 11 %).
Dans la continuité, l’infrastructure dirigée par le président de l’EPR Port de Sète Sud de France, Olivier Carmès, vise 4 Mt en 2016. Pour cela, le port mise sur le développement de Saipol (200 000 t annuelles supplémentaires de graines, huiles, tourteaux, diester), celui de la ligne Ekol, véritable autoroute de la mer (capacité de 150 remorques, transit time de 48 h) reliant Sète et la Turquie, et bientôt reliée au réseau ferroviaire grâce à une ligne Sète-Noisy-le-Sec, et son nouveau quai H dédié au trafic conteneurs (capacité de 50 000 EVP). Un appel à projets a également été lancé le 1er mars, pour six mois, afin « de créer une ligne de feedering avec le port de Tanger, ce qui nous permettrait d’être connecté au monde entier », ajoute Olivier Carmès. Enfin, l’EPR tente de commercialiser son terminal frigorifique fruitier de 22 000 m2, vide depuis deux ans, et propriété de la Région depuis le 1er décembre.
200 M€ d’ici à 2020
La politique soutenue d’investissements de la part de la Région sur le port de Sète va suivre son cours ces prochaines années. La nouvelle présidente de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (LRMP), Carole Delga, a ainsi confirmé fin janvier lors de ses vœux à la communauté portuaire sétoise un niveau d’investissement de 200 M€ d’ici à 2020, dont des investissements privés (en discussion) et des apports publics.
« La majorité des investissements publics pour le port ont déjà été réalisés. Avec la livraison prévue en juillet du nouveau quai H (58 M€) dédié au trafic conteneurs et celle du môle Masselin en mai 2015, nous possédons désormais tous les équipements nécessaires au développement de notre activité, souligne Olivier Carmès, le directeur général du port de Sète Sud de France. Les prochains investissements de la Région concerneront l’aménagement des accès et la construction de la nouvelle gare maritime (55 M€) dont l’ouverture est prévue en 2019. » Autre chantier, les travaux sur le pont de la gare ont été lancés en janvier. « Cela offrira de nouvelles perspectives aux installations du terminal frigorifique dont la Région est désormais en charge. Cela doit permettre d’attirer des opérateurs internationaux », a déclaré l’élue.
Outre ces investissements publics, des fonds privés vont également irriguer le port de Sète dans les prochains mois, comme ceux déjà réalisés par Saipol (usine d’estérification et centrale biomasse inaugurés en novembre pour 30 M€), ou les 3,2 M€ engagés cette année par Port de Sète Sud de France pour la reconstruction du terminal bétailler. L’EPR a néanmoins prévu de réduire ses investissements en propre (26 M€ entre 2015 et 2020 contre 52 M€ entre 2010 et 2015).