L’année a pourtant bien commencé. En novembre, le président du directoire du Grand port maritime de la Martinique, Jean-Rémy Villageois, nous a confié que le port avait enregistré une hausse du trafic sur les neufs premiers mois de l’année. Au final, le port de Fort-de-France perd de son tonus sur les derniers mois. Principal secteur en cause, la conteneurisation qui a vu son trafic perdre 7,2 % à 159 474 EVP. Les différents trafics conteneurisés affichent tous une diminution à l’exception des vides. Les conteneurs de bananes perdent 3,8 % à 18 182 EVP. Dès le mois de novembre, le président du directoire du Grand port maritime de la Martinique l’a indiqué: de 33 % de diminution des trafics en transbordement en septembre, l’année s’est achevée avec une diminution de 52 % à 17 184 EVP. Les mouvements sociaux du mois de décembre 2014 ont fini par avoir raison de la confiance de la CMA CGM dans le port. « Nous sommes tous autour de la table pour réfléchir à l’avenir. Le GPM, les manutentionnaires et toutes les parties prenantes discutent », nous a confié à l’époque le président du directoire. Quant aux conteneurs destinés au marché domestique, s’ils perdent 12 % sur l’année, Jean-Rémy Villageois estime qu’ils devraient revenir sur une meilleure tendance dans les prochains mois. « Nous avons semé les fondamentaux de bases solides avec le marché local. Le retour à la croissance est prévu pour 2017. »
Si les conteneurs ont enregistré des difficultés, les vracs liquides ont pour leur part su tirer leur épingle du jeu. Ils terminent l’année avec une hausse de 4,2 % à 1,6 Mt, après avoir enregistré une année 2014 en hausse de 29 %. Les entrées de brut se confirment à la hausse après les travaux de maintenance de la raffinerie de la Sara, mais le retour des imports d’EDF pour la centrale de Bellefontaine participe aussi à cet essor. La seule ombre au tableau est à mettre au passif des entrées de produits raffinés qui ont perdu 13 % à 305 794 t.
Enfin, les vracs secs terminent l’année avec une diminution de leur volume de 1,6 % à 235 973 t. Les deux principaux courants de ces vracs, le clinker et les céréales, demeurent sur une tendance positive. Ce sont les engrais et les autres vracs qui font passer ce courant dans le rouge.
Continuer les travaux pour consolider la position de hub
Parce qu’en partie l’avenir du port de la Martinique dépend aussi de sa capacité à devenir un hub régional après l’ouverture du futur jeu d’écluses du canal de Panama, le projet stratégique établi par le Grand port maritime de la Martinique base ses projets sur les travaux d’extension du port. Les investissements réalisés au cours des dernières années ont surtout concerné une extension des terre-pleins. Sur la partie sud-est du terminal de Jarry, le port a été confronté à une opposition de la part des associations écologistes. Néanmoins, les terre-pleins devraient être livrés dans le courant du premier semestre 2016. L’extension devrait respecter le calendrier établi. Viendra ensuite la phase d’allongement du linéaire de quai dont les techniques sont aussi inspirées de préoccupations écologiques. La livraison finale est toujours prévue pour fin 2018, début 2019.
Sans que cela n’entre dans une enveloppe financière, la question de la fiabilité sociale est devenue une part non négligeable dans la réalisation de ces investissements. « Nos travaux sur la Pointe des Grives visent à disposer de l’outil pour répondre à la demande, mais il faut aussi gagner la confiance de toute la chaîne logistique », explique Jean-Rémy Villageois, président du directoire du GPMM. Pour cela, à côté des investissements physiques sur le terminal, la communauté portuaire œuvre pour une organisation plus efficiente du travail sur les terminaux.