« Les faibles marges du secteur conteneurisé incitent les armateurs à réaliser des économies d’échelle en se regroupant ou en augmentant la taille de leurs navires », explique la société d’exploitation du port. Sur le terrain, les sociétés d’armateurs ont été pénalisées par une baisse des acheminements par conteneurs vers les États-Unis, le Canada et l’Amérique latine. Au contraire, les volumes transportés vers l’Asie se sont étoffés de 2 %.
Tous secteurs confondus, l’exercice 2015 du premier port maritime européen fait état d’une augmentation de 4,9 % des volumes transbordés pour atteindre un total de 466,4 Mt de marchandises.
Renversement de situation
Les raisons de cette croissance témoignent d’un renversement de situation par rapport à 2014. Alors que la branche pétrolière s’est avérée un frein à l’activité de Rotterdam cette année-là (chute de 8,1 % des transbordements de produits pétroliers), ce secteur a battu les performances en 2015. Du fait de la chute des prix, les transbordements de pétrole brut ont augmenté de 8,1 %, à 103,1 Mt. Pour les produits pétroliers dérivés, la hausse est de 18 %. Représentant plus d’un tiers du total des transbordements du port néerlandais, le secteur pétrolier a tiré l’ensemble de l’activité sur l’exercice écoulé. Au global, les vracs liquides s’affichent en progression de 10,9 %, à 224,6 Mt. Les trafics ro-ro ont aussi eu le vent en poupe en 2015 avec une augmentation de 10,1 % des volumes, même s’ils restent modestes à 22 Mt.
Constituant au contraire 20 % de l’activité de Rotterdam, les vracs secs ont été logés à la même enseigne que la branche conteneurisée. La baisse des tonnages a atteint 1 %, à 87,7 Mt. Aussi bien les acheminements de métaux que de produits agricoles ont marqué le pas.
Deux grands chantiers sont à l’agenda
En dépit d’une baisse de ses bénéfices en 2015, la société d’exploitation du port de Rotterdam a prévu de relever l’enveloppe de ses investissements sur l’exercice en cours. Après avoir consacré 151 M€ en 2015 principalement à la construction d’infrastructures, ce poste de dépenses va porter sur 190 M€ cette année. Deux grands chantiers sont à l’agenda. Le premier porte sur l’aménagement d’une voie ferrée de 4 km. Le second concerne la mise en place d’une plate-forme dédiée à l’acheminement de conteneurs dans la zone Maasvlakte 2. De leur côté, les entreprises devraient investir quelque 1,3 Md€ cette année pour la moderniser ou agrandir leurs installations portuaires.