En réalité, la situation des conteneurs en 2015 a été très contrastée. En début d’année, le trafic a fortement reculé (– 13 % pendant le premier trimestre) puis il a repris, de sorte que le léger repli constaté en 2015 apparaît comme un résultat satisfaisant. La bonne tenue du trafic en janvier 2016 (+ 9,7 % en EVP) permet d’escompter une croissance cette année.
L’activité de transbordement a augmenté de 2,5 % (3,7 MEVP), ce qui démontre la persistance de l’attractivité du port andalou, d’autant que le flux correspond à des conteneurs pleins (+ 4,8 %) alors que le chiffre des boîtes vides affiche un recul (– 6,5 %). Les flux export-import ont affiché une baisse préoccupante (– 13,3 %, 0,5 MEVP). L’Autorité portuaire de la baie d’Algésiras (APBA) lutte pour la concrétisation du projet de modernisation de la voie ferrée entre Algésiras et Bobadilla, véritable goulot d’étranglement de la liaison vers Madrid.
L’importance des conteneurs ne doit pas masquer le rôle des vracs. Le trafic des vracs liquides a grimpé de 8 % à 27,2 Mt et le port s’est hissé à la première place en Espagne sur ce segment en 2015. L’activité des vracs secs a enregistré un accroissement encore plus significatif (+ 40 %, 2,2 Mt), lié à l’approvisionnement en charbon de la centrale thermique d’Endesa à Los Barrios. Le trafic de camions sur le détroit de Gibraltar continue sur la lancée des années antérieures (+ 5,1 %, 291 000 véhicules), principalement sur l’axe Algésiras-Tanger Med (240 000 unités). En définitive, le bilan du port est satisfaisant. Seule ombre au tableau, la diminution de l’avitaillement (– 10,3 %, 3,2 Mt) alors que cette activité a progressé dans d’autres ports espagnols, notamment celui de Las Palmas aux Canaries (+ 26,5 %, 2,3 Mt).
Pour continuer à jouer dans la cour des grands
L’Autorité portuaire de la Baie d’Algésiras (APBA) a prévu des investissements à hauteur de 86 M€ en 2016. Cette enveloppe concerne une série de projets. Ainsi, 6,2 M€ ont été budgétés ainsi qu’une tranche additionnelle de 6,3 M€ en 2017 pour le cofinancement de la modernisation de la liaison ferroviaire Algésiras-Bobadilla. L’APBA, et en particulier son président Francisco Moron, mènent un combat inlassable afin d’obtenir du ministère de l’Équipement les fonds nécessaires pour mener à bien ce projet.
Le principal objectif de l’APBA est d’améliorer en permanence l’attractivité du port andalou. Celui-ci est confronté à une concurrence féroce, en Espagne (Valence, Barcelone) mais aussi en Méditerranée (Tanger-Med principalement). L’APB joue son rôle pour faciliter l’accès des porte-conteneurs de grande capacité. En janvier, elle a lancé l’appel d’offres pour terminer le dragage à – 17 m du quai Juan-Carlos-I. Le projet, d’un coût de 4,4 M€, porte sur 530 m et, lorsque celui-ci aura été achevé, toute la longueur du quai (1 494 m) pourra accueillir ces navires. Le terminal installé sur le quai est exploité par APMT.
L’APBA souhaite également créer les capacités nécessaires pour faire face à l’augmentation attendue du trafic. Au début du mois de février, elle a fait part officiellement de son souhait de lancer, dans le courant de cette année, l’appel d’offres pour l’exploitation de la phase B du terminal d’Isla Verde Exterior. Il s’agit d’une superficie de 37 ha et d’une ligne de quai de 790 m de long, dédiée à la manutention des conteneurs. La phase A est exploitée par TTIA, filiale du groupe coréen TTIA depuis 2010.
En mars 2013, après avoir longuement hésité, TTIA a fait savoir officiellement son absence d’intérêt pour la totalité de la phase B, tout en se portant candidat pour une section de 12 ha seulement. L’APBA a préféré lancer un nouvel appel d’offres: reste à savoir quelle sera l’attitude des opérateurs.