Représentant la moitié du trafic total, les hydrocarbures atteignent un volume stable de 4,3 Mt (+ 0,6 %), et ce « malgré une tendance à la baisse générale de la consommation d’hydrocarbures », se réjouit Christophe Masson, président du directoire du GMPB. Deuxième poste, les céréales et graines oléagineuses marquent une envolée de près de 12 % pour atteindre 1,7 Mt. Plus spécifiquement, les céréales – aussi bien le maïs que le blé – ont connu une belle dynamique (+ 26 %) dans la lignée d’une bonne récolte. Les trafics de tourteaux et huiles indiquent une embellie similaire (+ 26 %) en dépassant les 300 000 t en 2015. Cette embellie découle de l’augmentation de la production de l’industriel Lesieur (groupe Avril), fabricant d’huiles alimentaires, qui a investi 31 M€ pour le déménagement de son usine de Bacalan à Bassens et la construction d’une nouvelle unité de conditionnement. Malgré des craintes sur un fléchissement des trafics liés au charbon, ceux-ci ont perduré en 2015 et enregistrent même une hausse de 38 %, signe bel et bien d’une demande de consommation.
Hausse de 12 % sur les conteneurs
Les ambitions du Port de Bordeaux sont de miser sur une augmentation des flux de conteneurs, dont le trafic, en hausse de 12 % à 62 828 EVP, corrobore ces objectifs. « Cette croissance est liée à une forte demande de l’hinterland et à une progression sur les imports de 20 % », commente Christophe Masson. Plus spécifiquement, la livraison en 2015 de panneaux photovoltaïques, le lancement de la nouvelle ligne vers l’Afrique de l’Ouest de MSC et le doublement des échanges avec la Chine ont participé de cette embellie. En revanche, le trafic de granulats, qui n’atteint en 2015 que 480 000 t, a fléchi de 25 %, reflétant une moindre demande liée à la crise dans le bâtiment. Parmi les trafics conséquents, les engrais (517 000 t) ont perdu 16 % de leur volume, une inflexion touchant surtout les engrais manufacturés. Les trafics d’ammoniac liquéfié de Yara se sont maintenus.
Priorité à l’opération Gironde XL
Près de 20 M€ seront injectés durant l’année 2016 pour moderniser les zones portuaires girondines.
Le dragage du chenal à travers l’opération Gironde XL et l’amélioration des tirants d’eau (de près de 80 cm) aux abords de Bassens et Ambès s’inscrivent parmi les priorités 2016-2017 pour un coût de 15 M€. Les efforts seront également orientés sur la relance du terminal du Verdon et le projet TCSO (Terminal à conteneurs du Sud-Ouest) dont « l’activité pourrait démarrer en mars », selon Christophe Masson, président du directoire du GPMB, qui assure avoir reçu « l’accord de l’armateur CMA CGM pour un transfert de son activité au Verdon ». Au sein de ce projet phare, le port déboursera près de 4 M€ en 2016 (15 M€ sur cinq ans) pour des travaux de voiries, de réseaux et d’aménagement de bâtiments sur les 37 ha du Verdon et la plate-forme logistique de Bruges.
Par ailleurs, la mise en activité du nouveau terminal de Grattequina, destiné au trafic de granulats, est attendue cette année. L’aménagement, débuté en 2014, touche à sa fin avec la réception en janvier de l’appontement et la réalisation d’une voie d’accès sécurisée depuis la D 209. « Des travaux de viabilisation des terre-pleins à l’arrière de l’appontement seront réalisés en 2016 pour accueillir les opérateurs, possiblement les quatre qui ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt », précise Christophe Masson. À Bassens et Ambès, l’année 2016 sera marquée par la mise en service de nouveaux pontons dédiés au remorquage et par l’installation du nouveau broyeur d’AFM Derichebourg, qui à terme devrait relancer les trafics de ferrailles. Enfin, le port, sous sa casquette d’aménageur du territoire, déboursera 6 M€ pour le pôle refit des bassins à flot et la modernisation du port de plaisance (qui débutera cet été), sans compter, sur le pan immobilier, le lancement des travaux d’aménagement de l’ex-Entrepôt maritime. Hors marine marchande, le port prévoit une année record avec 52 escales de croisière programmées en 2016.