Cinquième année d’effritement du trafic dans le port de Nantes Saint-Nazaire. Avec 25,3 Mt en 2015 contre 27 Mt en 2014, il diminue encore de 4 %. Le gaz fuyant toujours vers l’Asie où il est acheté plus cher, l’importation locale de GNL baisse encore de 13,4 % en 2015. Dix méthaniers ont été accueillis au terminal de Montoir au lieu de 80 il y a quatre ans, 1 Mt de GNL ont été déchargées contre cinq. S’ajoutent au paysage énergétique, en 2015, les arrêts pour travaux de modernisation de la centrale thermique EDF de Cordemais et de la raffinerie Total de Donges, ce qui a fait chuter les importations de charbon de 33 % et de pétrole brut de 11 %, une baisse à peine compensée par les produits raffinés, en hausse de 2,1 %. Alors que le secteur énergétique représente 60 % de l’activité, son repli plombe donc les chiffres globaux. « Mais nous maintenons l’outil pour la reprise, quand elle surviendra », souligne Jean-Pierre Chalus, président du directoire. À côté de ce secteur énergétique, le port, par ailleurs régional et généraliste, affiche de belles croissances de 29 % sur les céréales et de 15,6 % sur l’alimentation animale. Sur ces vracs secs en général, avec 7 Mt, il se rapproche de son record de 7,3 Mt de 2013, en dépit des retraits sur les sables de 10 % et du ciment de 17,4 % liés à la situation dans le bâtiment. Du côté des marchandises diverses, les trafics n’ont pas non plus tenu leurs promesses. Si le conteneur affiche une progression de 2,4 % (182 000 EVP), essentiellement liée aux opérations de MSC sur son port de Valence et sur l’essor des trafics vers l’Afrique de l’Ouest, le trafic roulier est en baisse de 40 %. Il n’a pas récupéré de l’arrêt de la ligne Montoir-Gijón en septembre 2014 en dépit de la progression de 31,5 % sur la ligne Montoir-Vigo, désormais elle aussi labellisée autoroute de la mer.
Le rythme passera de 20 M€ à 26 M€ par an
Entre l’époque de la construction du nouveau terminal roulier, entré en fonction en février, et celle du futur terminal à conteneurs et du hub pour éoliennes, le rythme d’investissement public sera passé de 20 M€ à 26 M€ par an.
Le troisième et dernier poste du nouveau terminal roulier est entré en service le 4 février. Au printemps, il disposera de la totalité de ses 28 ha de parcs rouliers. L’investissement, de 15 M€, s’inscrit dans le renforcement des autoroutes de la mer européennes. L’heure est désormais, parmi les investissements sur le port, à l’allongement du terminal à conteneurs. Un chantier de 40 M€. Entamé en septembre, il sera terminé à l’automne 2017. Il disposera d’une partie renforcée pour l’accueil de colis lourds à l’intention, en particulier, de l’usine voisine Alstom de moteurs et nacelles d’éoliennes. Les derniers investissements dans les équipements de surface (rails, réseaux électriques) doivent être décidés entre le port et son concessionnaire, TGO (groupes CMA CGM et Bolloré), en cette fin mars. Mais déjà, TGO a investi dans la réparation de ses portiques en 2015 et doit continuer de le faire cette année. Le quai fera 350 m de long. Il disposera de quatre postes à quai et devra permettre d’accueillir des navires de 8 000 EVP. Autre chantier en cours, l’aménagement de la base logistique de montage d’éoliennes, à Saint-Nazaire. Elle devra être prête pour la livraison des éoliennes à partir de 2018. À partir de cette année, le port élève son rythme d’investissement. Il passe à 26 M€ et plus, contre 20 M€ ces dernières années. Au total, 170 M€ d’investissements publics sont programmés sur la période 2015-2010, dont 53,7 M€ par le biais du dernier contrat de plan État-Région. Trente-cinq millions sont consacrés à des projets industriels (hub logistique et parc à tests pour l’éolien, poste à liquides non-pétroliers) et 9,1 M€ sur l’offre logistique.