Dans un rapport publié le 8 mars sur le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), la Cour des comptes dresse un bilan financier inquiétant pour le port girondin. Ce rapport propose trois recommandations pour améliorer les finances du port. La première vise à un réexamen du régime du temps de travail et de repos compensateur pour réduire les charges financières. La seconde propose d’améliorer le circuit de paye des marins. Enfin, la dernière envisage de réduire les effectifs du port afin qu’ils soient plus en adéquation avec les volumes de trafic.
La Cour des comptes a procédé à une étude de la situation financière, économique et sociale du Grand port maritime de Bordeaux sur les exercices de 2008 à 2012 avec une actualisation à 2014. Avant de proposer ses recommandations, elle dresse un bilan à charge de la situation. D’abord en raison de sa géographie, le GPMB étant situé dans le plus grand estuaire européen, la Gironde, qui nécessite des frais de dragage réguliers. Une opération permanente qui coûte l’équivalent des droits de port perçus annuellement. Le GPMB dispose d’une réserve foncière de 2 550 ha, « dont un dixième est affecté aux activités portuaires », continue le rapport. D’un point de vue social, la réforme portuaire de 2008 a été « laborieuse », estime le juge financier français. S’agissant de l’outillage, le transfert à Bordeaux Atlantique Terminal (une structure privée dirigée par Sea Invest) des outillages a créé un statut de monopole, constate la Cour des comptes. Quant aux personnels transférés, ils devaient être 45 personnes et ont fini par être 47 avec une prime de transition de 1 600 € brut par salarié. En outre, le GPMB s’est engagé à couvrir les déficits réalisés par le Bordeaux Atlantique Terminal. Le juge financier français s’inquiète des relations « conflictuelles » que le GPMB entretient avec Bordeaux Atlantique Terminal. Un point qui, pour l’heure, a été résolu avec un nouvel opérateur.
Quant au projet stratégique de 2009, dont le volet important reposait sur le terminal méthanier du Verdon, il a été avorté dès la réforme mise en place par Dominique Bussereau, alors secrétaire d’État aux Transports mais surtout maire de Saint-Georges-de-Didonne, dont les électeurs craignaient des désagréments visuels avec des effets déplorables pour le tourisme local. Quant au trafic, la Cour des comptes constate qu’il se stabilise entre 8 Mt et 9 Mt. Au final, en faisant un ratio trafic/salariés, la Cour des comptes constate que le port girondin emploie plus de personnes à la tonne réalisée que les autres ports français. Les seules diminutions de personnel ne se sont produites que lors de la réforme portuaire.