Le Zouave du Pont de l’Alma est noyé

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Quatre-vingt-sept institutions et entreprises participent à l’opération à divers niveaux: l’Union européenne via son Mécanisme européen de protection civile. Au niveau national le Centre interministériel de crise (CIC) piloté par le ministère de l’Intérieur. Au niveau zonal, régional, et départemental, l’ensemble des services de l’État, dont les préfectures concernées par le risque inondation qui activeront leur Centre opérationnel départemental (COD), les Collectivités territoriales, et notamment les communes (Paris, Valenton, Saint-Denis, Limay, Beynes, Gennevilliers) et de nombreux partenaires, établissements publics et privés (Assistance publique Hôpitaux de Paris, Banque de France, EDF, RATP, SNCF, Orange, Veolia).

Les objectifs affichés par la préfecture de police sont de « tester la coordination des acteurs de la gestion de crise, faire fonctionner le mécanisme européen de protection civile, focaliser l’attention des populations sur le phénomène de crue ». Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, évoque la nécessité de « développer une véritable culture du risque au sein de la population ». Diverses opérations sont organisées: des opérations de dépollution, de sauvetage sur un site d’éboulement avec hélitreuillage, ou d’évacuation d’une maison de retraite. La préfecture de police communiquera en temps réel sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook).

Simulation

Le scénario imagine une crue de la Seine, identique ou supérieure à la grande crue de 1910, où le fleuve a atteint un niveau maximal de 8,62 m sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz à Paris le 28 janvier et qui a duré 45 jours dont 35 jours de décrue. « À Paris Austerlitz, la cote de 8,13 m est dépassée au cours du week-end des 12 et 13 mars 2016. La distribution d’électricité est interrompue pour près de 1,5 million de personnes en raison de l’exposition aux effets de crue d’une partie du réseau et des coupures ou démontages préventifs de matériels sensibles opérés par la société de distribution ERDF. Concernant le réseau de transports publics, 140 km de lignes de métro sont inutilisables sur les 250 km qui le composent et un grand nombre de stations sont fermées. Plusieurs axes du réseau routier sont inaccessibles. La majeure partie des ponts est submergée ou fermée à la circulation en raison de la fragilisation des structures due à la force du courant. Le seul moyen de passer d’une rive à l’autre de Paris reste le boulevard périphérique. »

La survenue d’une crue est une certitude

« Hors attentats, le risque d’inondation constitue le premier risque majeur susceptible d’affecter l’Ile-de-France. Car il concerne tous les réseaux structurants: eau, transports, santé, énergie, téléphone, électricité », selon le secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de la préfecture de police. Une crue telle que scénarisée dans l’opération Sequana 2016 se produira, c’est une certitude, selon un rapport d’étude des « impacts socio-économiques de l’adaptation au changement climatique » publié par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en octobre 2012. Elle affectera directement ou indirectement près de 5 millions d’habitants en Ile-de-France, dont 500 000 à évacuer, et pourrait causer, selon une étude de 2014 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), jusqu’à 30 Md€ de dommages directs.

La Seine et ses affluents connaissent régulièrement des crues dites à cinétique lente, relativement prévisibles car marquées par l’évolution souvent progressive de l’onde de crue. Les secteurs les plus exposés en Ile-de-France sont: la zone de confluence au nord de l’Essonne et dans le Val-de-Marne, la rive concave du méandre de la Seine au nord des Hauts-de-Seine, et la capitale elle-même. Le département de Seine-et-Marne présente quant à lui d’importantes surfaces en zone inondable, servant pour la plupart de zone d’expansion des crues en amont de la capitale.

Les facteurs influençant l’évolution de la vulnérabilité aux crues de la Seine sont, selon le rapport de l’Ademe, l’impact du changement climatique sur l’évolution de la fréquence et de l’intensité des crues et le facteur socio-économique lié à l’aménagement du territoire. Dans ce contexte, l’agglomération parisienne présente une vulnérabilité plus grande aux crues qu’en 1910, puisque l’essentiel des zones exposées est aujourd’hui urbanisé.

Les choix d’aménagements dans les zones inondables influent donc sur l’exposition au risque. Ainsi, le rapport préconise « la limitation de l’urbanisation et l’adaptation du bâti en zone inondable » pour limiter cette exposition. Il s’agit aussi de développer le système de régulation des crues existant, comme le projet d’aménagement d’un nouveau lac réservoir, la Bassée, pour absorber une crue de l’Yonne, mais qui est bloqué depuis 2001 faute de financements.

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