Pas moins de 20 heures de discussion pour obtenir un accord entre les autorités de tutelles flamandes, l’Association des pilotes et deux des trois syndicats, le socialiste n’ayant pas signé. Le pilotage des supers ULCS a pu reprendre. Ledit accord comporte plusieurs volets. Tout d’abord une prime de 139 € à 150 € par navire de plus de 360 m de long, 48 m de large et d’un tirant d’eau supérieur à 14,50 m, cela pour tous les groupes de pilotes. Ensuite, les prestations sont portées à 180 € par pilote dans le cadre d’un délai de 199 jours. Sur le plan des prestations, l’efficacité devra être augmentée de 15 % d’ici 2020. Enfin, toutes les primes seront incluses dans le salaire de manière à ce que l’impact soit reporté sur la retraite. Ce dernier problème devra encore faire l’objet de discussions avec le ministère fédéral.
Vers une nouvelle surenchère?
Chez les armements concernés, à savoir MSC, Mærsk Line, UASC, ont fait les comptes. Ce boycott leur a coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pertes également pour les manutentionnaires qui ont dû payer des équipes à ne rien faire, de même que les transporteurs routiers et fluviaux ont vu leurs programmes bouleversés. Dans les milieux maritimes et portuaires anversois, on se déclare soulagé, toutefois une question subsiste: que vaut cet accord dans le temps? Les supers ULCS étant appelés à se multiplier, une nouvelle surenchère ne serait pas à exclure alors que les pilotes sont déjà largement rémunérés. Avec 20 ans d’ancienneté et le cumul des primes, ils gagnent 7 000 € net par mois. Leur point de vue: il faut tenir compte des responsabilités. D’aucuns voudraient ouvrir un nouveau débat axé sur le thème: faut-il privatiser le pilotage? Cela ne changerait pas grand-chose. Si l’on peut facilement remplacer des pilotes de Boeing 747, il n’en va pas de même pour le pilotage de supers ULCS sur l’Escaut. Les pilotes restent maîtres du jeu.