Cette annonce a été précédée par la publication d’un article dans le Journal of Fluid Mechanics, rédigé par Themis Sapsis, professeur assistant au département Mécanique des fluides du MIT et Will Cousins, ancien postdoc. La méthode traditionnelle d’analyse précise du comportement de chaque vague et de son interaction avec ses voisines a été abandonnée car trop longue à produire des résultats. La nouvelle méthode repose sur la constatation que certains groupes de vagues, dans certaines circonstances, se comportent comme une seule vague et peuvent évoluer vers un phénomène extraordinaire. En « moulinant » des statistiques de hauteur et de fréquence de vagues sur les différentes mers du monde, le logiciel est capable de déterminer la probabilité de survenance d’une vague scélérate. Encore faut-il que le navire ou la plate-forme soit équipé d’un capteur à haute résolution du champ de vagues présent sur zone (Lidar, télémètre laser, ou radar). Themis Sapsis estime qu’un préavis de deux à trois minutes est suffisant pour parer le danger. On attend l’avis de plusieurs officiers de pont sur le sujet.
Très « tendance » au début des années 2000, l’étude des vagues scélérates a fait l’objet d’un programme de recherche européen appelée Wavemax. L’usage des satellites d’observation a prouvé que ce type de vague était beaucoup plus fréquent que ne le pensaient les scientifiques. Depuis, l’intérêt pour ce phénomène est retombé dans les fonds océaniques, sauf sur la côte Est des États-Unis.