En 2016, le programme Rapsody (Remote Airborne Platform with Satellite Oversight Dependency), destiné à assurer des missions de surveillance maritime, entrera dans sa phase expérimentale. L’Agence européenne de la sécurité maritime et l’Agence spatiale européenne ont sélectionné le drone portugais AR5 pour mener les tests en mer qui dureront deux ans. Construit par la société Tekever, l’AR5 est un drone à décollage horizontal, d’une envergure de 4,3 m, d’une capacité d’emport de 50 kg pour 150 kg de masse totale et d’une autonomie de 8 à 12 heures de vol avec une vitesse de pointe de 140 km/h. Il peut être équipé de plusieurs sortes de capteurs: caméras vidéo à haute définition, récepteurs de balises SAR (Search and Rescue), récepteur et émetteur AIS, télémètre laser (Lidar), etc. Les liaisons avec la terre seront assurées par satellite. La première année du programme sera consacrée à « l’intégration » (comprendre l’installation) des différents capteurs dans l’AR5 (notamment de SOx), au développement de logiciels embarqués pour améliorer les performances opérationnelles de l’engin ainsi que les télétransmissions des informations captées, selon les différents types de missions. La seconde année sera celle des vols d’essais en mer du Nord, en Atlantique et en Méditerranée, dans différentes configurations.
Intérêts indéniables
L’intérêt du drone est évident: faible coût d’achat et d’exploitation, multimissions, furtivité, exploitable dans des conditions difficiles face auxquelles on hésiterait à envoyer un équipage. Il reste à vérifier cependant que pour une pollution aux hydrocarbures, les photos prises par un drone seront suffisantes pour permettre à un tribunal de condamner le navire. En France, certainement, estime un avocat spécialisé.
Tekever (
Le programme Rapsody est l’une des retombées de la stratégie de l’Union en matière de développement des usages civils des drones aériens définie en 2012, Towards an European strategy for the development of civil applications of Remotely Aircraft Systems (RPAS).
Drone pour détecter les pollutions maritimes du Bosphore
En mars, la direction des Services maritimes de la ville d’Istanbul ajoutera le drone aérien à ses moyens de détection des pollutions du Bosphore. Actuellement, elle utilise les patrouilleurs, des hélicoptères et des visites à bord pour détecter d’éventuelles pollutions liquides ou solides. Bon an mal an, 90 navires sont ainsi convaincus de pollution sur un total d’environ 55 000 qui transitent par le détroit du Bosphore. Ce qui représente un total d’amendes d’1 M$, a expliqué Mustafa Tahmaz, directeur de la protection de l’environnement de la ville. Des photos sont prises, ainsi que des échantillons. Si leur analyse se relève positive, le navire est condamné à une amende proportionnelle à sa taille. Actuellement, les pilotes de drones aériens sont en train d’être formés pour être opérationnels en mars, espère le directeur.
Istanbul rejoindra donc un nombre croissant d’organismes qui utilisent le drone pour se faire une idée de la situation d’une zone maritime: surveillance de sûreté au large du Nigeria, analyse de l’air en zone à émissions contrôlées, détection de mines sous-marines, etc.