L’armateur britannique n’annonce rien de moins que des navires complets alors que cette année a été, selon la présidente du groupe, « l’année la plus compliquée pour le trafic transmanche ». Les problèmes sont survenus réellement en juin lorsque MyFerryLink a cessé son activité, entraînant la fermeture du port. Outre les mouvements sociaux des salariés de MyFerryLink, la crise des migrants tentant de prendre d’assaut les camions et les trains ont entraîné la fermeture temporaire du port de Calais. Quand le port de Calais a rouvert, P&O Ferries s’est retrouvé soudainement le seul opérateur sur la route entre Calais et Douvres. MyFerryLink a cessé son activité et DFDS s’est tourné vers le port de Dunkerque.
Un sixième navire
Pour répondre à la demande, P&O Ferries a aussitôt déployé un sixième navire sur cette route, l’European-Seaway, à l’ancre depuis 2013. Les deux ferries en opération sur le détroit, les Spirit-of-France et Spirit-of-Britain, ont démontré leur capacité à transporter jusqu’à 180 camions ou 150 voitures et 2 000 passagers par traversée. Sur le seul mois de juillet, P&O Ferries a transporté 123 000 unités de fret et 1,04 million de passagers. Un record pour un mois de juillet sur les onze dernières années. Cette croissance a continué puisque l’armement britannique a vu son trafic fret progresser de 30 % sur le dernier trimestre de l’année. Lorsque DFDS a réceptionné les deux navires de MyferryLink, les Berlioz et Rodin, il les a retirés pour les envoyer aux chantiers afin d’être adaptés. P&O Ferries a décidé de conserver ses six navires sur la route Douvres-Calais pendant l’hiver, en offrant ainsi 58 départs par jour. Avec cette concurrence réduite, l’armement a pu augmenter les taux de fret à des niveaux « normaux », selon la direction de P&O Ferries, lui permettant par là même de réaliser des résultats financiers records sur cette route. « L’année 2015 nous a propulsés en avant, a souligné Helen Deeble. Le chiffre d’affaires est revenu à des niveaux d’avant la crise. Néanmoins, nous avons eu à souffrir de l’impact de la fermeture du port de Calais en juin. Nous sommes optimistes pour 2016 et nous attendons une nouvelle année record tant en volume transporté qu’en termes financiers. »
Il faut désormais voir quelles seront les évolutions avec l’entrée en service des deux navires de DFDS à la fin du premier trimestre. « Les fondamentaux sur le Détroit demeurent, nous a confié un porte-parole du groupe. Le trafic fret devrait continuer d’augmenter avec une économie britannique en forme et une population en croissance. »