Accepter une fusion avec Corsica Linea ou liquider l’ex-SNCM? Un terrible dilemme attend le tribunal de commerce de Marseille dont la décision, en novembre, d’attribution de la compagnie maritime à Patrick Rocca est chahutée par les vents contraires du consortium d’entrepreneurs corses. « Les choses avancent. Aujourd’hui, les actes de cession ont été signés, nous sommes propriétaire de la flotte. À partir de là, il faut requalifier la demande […] de modification du capital », a déclaré le 18 février Patrick Rocca.
Absorption de MCM par Corsica Maritima
Ce dernier a précisé que son projet d’entreprise devait être présenté le 23 février devant le comité d’entreprise. Il devra ensuite retourner devant le tribunal de commerce pour faire valider la modification de capital envisagée. L’opération prendrait la forme d’une absorption de MCM par Corsica Maritima, pour former une entité qui prendrait le nom commercial de Corsica Linea. Selon les termes de l’accord, la compagnie de Patrick Rocca céderait 100 % de ses actions à Corsica Maritima.
Le tribunal, non saisi à ce jour de demande de modification du capital de MCM, est-il encore en mesure de barrer la route à Corsica Linea? Le projet de fusion est loin d’être du goût du procureur de la République, Brice Robin, qui initialement avait défendu la candidature de Daniel Berrebi avant de faire volte-face au bénéfice de Patrick Rocca. Lors de l’audience du 18 février, le représentant du parquet s’est opposé à ce nouveau montage.
Les juges consulaires, saisis par le secrétaire du comité d’entreprise et les administrateurs judiciaires de la SNCM pour concurrence illicite de Corsica Linea depuis début janvier, rendront leur décision le 1er mars.