Les chargeurs britanniques, au moins certains d’entre eux, anticipent de grandes difficultés à fournir, à partir du 1er juillet, la garantie que le poids total du conteneur chargé a bien été vérifié. Cela pourrait même constituer une « entrave significative à l’exportation britannique », a affirmé le 15 février le senior vice-président et directeur général de DP World Europe & Russie, Ganesh Raj.
Le gestionnaire du London Gateway et du terminal de Southampton propose donc des services « évolutifs » de pesée à quai pour soulager ses clients. Cette annonce a été faite une semaine après que le gestionnaire du plus grand terminal de Grande-Bretagne, situé à Felixstowe, a lui aussi annoncé qu’il sera possible de peser à quai les conteneurs. Stephen Abraham, directeur d’exploitation du terminal, n’hésite pas à expliquer que pour nombre de ses clients, « il y a beaucoup d’incertitudes concernant ces nouvelles règles », adoptées par l’OMI à l’automne 2014.
Ces annonces constituent une sorte de volte-face, car jusqu’à très récemment, les responsables des deux plus grands terminaux à conteneurs de Grande-Bretagne affirmaient que la vérification des poids des conteneurs n’était pas leur affaire. L’information relative au poids du conteneur empoté a toujours été de la responsabilité du chargeur, qu’il soit ou non britannique. D’autre part, les manutentionnaires sérieux, au moins en France, ont toujours affirmé que peser des conteneurs à quai n’avait pas beaucoup d’utilité, dans la mesure où le plan de chargement du navire a déjà été largement entamé.
Compte tenu des gémissements de certains chargeurs ici et là, et notamment aux États-Unis, il pourrait être judicieux que les autorités de l’État du port surveillent, à partir du 1er juillet, la façon dont le chapitre vi de la Solas est respecté. Les instructions de la Danish Maritime Authority prévoient explicitement la possibilité de contrôler le chargeur et le navire. Ailleurs, tout sera question de volonté politique.