STX Lanester: deux candidats pour une reprise

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Les deux repreneurs potentiels lorgnent sur les moyens de mise à l’eau du site de Lanester, deux nefs de 140 m, et la capacité de construire plusieurs navires en même temps. Constructions mécaniques de Normandie (350 salariés à Cherbourg sans compter les intérimaires) a présenté son offre via un dossier argumentatif d’une quarantaine de pages. Le groupe de Concarneau Piriou n’a adressé pour le moment à STX qu’une simple lettre d’intention, et semble-t-il a des conditions inférieures à CMN. Mais les enchères pourraient monter. Seuls les ateliers et le matériel du Rohu sont visés, le terrain appartenant notamment à la CCI et la Région.

Un lourd plan de licenciements

Le site a déjà connu un lourd plan de licenciements et de départs en 2015, qui a réduit l’effectif de plus de la moitié, passant de 88 à 39 salariés aujourd’hui. « On a rencontré Piriou en novembre 2013 qui nous a dit qu’il nous rachèterait le mois suivant et ferait tourner le chantier à moins de cent salariés. Pour nous, à moins de 120, ce n’est pas possible », confie Michel Le Mentec, délégué CGT, qui rappelle que le chantier s’est montré compétitif pour les navires en série comme les patrouilleurs pour le Togo ou le Sénégal en 2014 et 2015, alors que les prototypes (sablier, patrouilleur marocain…) ont jusqu’ici été déficitaires. Or, Piriou vise ici des constructions de prototypes. Mais Piriou a l’appui politique du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Et Kership, la société mixte créée entre Piriou pour le privé et les arsenaux militaires, a de fait l’appui de l’État pour la part DCNS (45 % du capital). CMN aura le soutien du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. « Reste que les politiques ne nous ont pas beaucoup aidés. Le gouvernement a laissé virer 40 personnes », soupire le cégétiste Michel Le Mentec.

CMN a déjà fait fin 2015 deux visites à Lanester où pourraient se construire des navires patrouilleurs militaires de 50 m, en moyenne deux par an, voire des unités de travail civiles, mobilisant une centaine d’emplois.

Piriou postule via Kership et annonce que sans cette antenne morbihannaise de STX, il lui faudra sous-traiter en Pologne le navire polaire destiné aux Taaf. La commande du roulier assurant la liaison Lorient-Groix (soufflée à STX) pourrait aussi s’y construire. Piriou a déjà ouvert une antenne sur l’aire de réparation navale de Keroman en 2014, annonçant l’été dernier de 50 à 150 emplois sur trois ans sur ce site lorientais, tout en doublant l’activité des sous traitants.

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