De plus en plus de déclarations « incorrectes » de dangereux détectées

Entre 2014 et 2015, le nombre de déclarations « incorrectes »concernant les marchandises classées dangereuses a augmenté de 65 % pour atteindre 4 314 dans le monde entier, a alerté le département informatique d’Hapag-Lloyd. Rappelons que depuis quelques mois, la compagnie allemande commercialise un logiciel maison chargé de détecter les déclarations insuffisamment précises, incorrectes ou tout simplement occultant totalement la nature dangereuse de la marchandise. En 2015, plus de 236 000 déclarations suspectes ont été identifiées par le logiciel et transmises à des spécialistes pour une évaluation plus poussée. L’année précédente, plus de 162 000 ont été classées suspectes, 2 620 se sont révélées réellement « incorrectes ». Le rapport « incorrectes/suspectes »est cependant relativement stable: 1,6 % en 2014, et 1,8 % en 2015. L’augmentation du nombre de déclarations suspectes s’explique de deux façons, estime Ken Rohlmann, responsable du département Dangereux de la compagnie. Avec la fusion de l’activité conteneurs de la CSAV, Hapag-Lloyd a chargé bien plus de conteneurs. La seconde raison est plus subtile. Les explosions qui ont détruit une partie du port chinois de Tianjin en août ont amené de nombreux autres ports à renforcer leurs procédures d’acceptation (ou de refus) de mise en quai des dangereux, souligne Ken Rohlmann, sans plus de précision. Faut-il comprendre que certains chargeurs tentent de contourner ce durcissement en émettant des déclarations que le logiciel allemand juge « suspectes »? Si tel est le cas, il faut rapidement diffuser le nom de ces chargeurs au nom de la sécurité portuaire et maritime, voire routière. Le principe des listes noires de compagnies aériennes, de navires bannis des eaux européennes ou simplement retenus à quai pour déficience importante ne doit pas être réservé aux seuls moyens de transport.