Pour Mærsk Line, le chiffre d’affaires a baissé de 13,2 % pour arriver à 23,7 Md$ (21,3 Md$ générés directement par l’activité de transport, et 2,4 Md$ par d’autres activités). Le résultat sous-jacent est passé de 2,2 Md$ à 1,3 Md$, et le résultat net de 2,3 Md$ à 1,3 Md$. Le taux de fret moyen a chuté de 16 % pour se stabiliser à 2 209 $/EQP, chute qui a été très partiellement compensée par une hausse de 0,8 % des volumes transportés (9,5 MEQP). La baisse des taux de fret peut être « largement attribuée aux économies faites grâce au prix des soutes, économies qui ont été transférées aux clients; ainsi qu’à la détérioration des conditions de marché », explique le rapport annuel. Ainsi, que le prix des soutes soit bas (315 $/t en moyenne en 2015) ou haut (562 $/t en 2014, 661 $/t en 2012), cela influence toujours négativement le transporteur mais pas la guerre des frets pour conserver ses parts de marché.
Les taux de fret ont baissé sur toutes les destinations à l’exception de l’Amérique du Nord et, en particulier, sur le marché clé pour Mærsk qu’est la desserte Europe/Amérique latine. Pour réduire les conséquences négatives, la compagnie a pris les mesures habituelles: rationalisation de son réseau, programmes de réduction des coûts (dont 4 000 suppressions de poste à réaliser d’ici à 2017) et des capacités par la fermeture de quatre services. Les probables économies résultant de la mise en place du Vessel Sharing Agreement (193 navires) avec MSC durant le premier semestre ne sont pas détaillées.
Quasi-stagnation
En 2015, la croissance de la demande mondiale de transport a été comprise entre 0 % et 1 %, alors que l’offre a monté de presque 8 %, soit 20 MEVP dont 7 % étaient à la chaîne. La faiblesse des importations européennes et le ralentissement des économies des pays émergents expliquent la quasi-stagnation de la demande mondiale.
Le coût au slot a chuté de 11,5 % pour arriver à 2 288 $/EQP grâce à la baisse du prix des soutes et à l’appréciation du dollar. Les dépenses de combustible ont baissé de 42,8 %. Mais l’efficacité énergétique s’est dégradée de 1 %, passant à 931 kg/EQP. Le taux d’utilisation de la flotte est plus faible qu’attendu, car les mesures correctives ont été prises tard dans l’année lorsqu’il est apparu que les conditions de marché étaient plus dégradées que prévues.
À la fin 2015, la flotte en propriété comptait 285 navires représentant une capacité de 1,8 MEVP. Les affrétés étaient au nombre de 305 pour une capacité de 1,1 MEVP. La capacité totale mise en œuvre a augmenté de 0,5 %. Quatre navires représentant 32 773 EVP étaient désarmés à la fin 2015, représentant environ 2 % de la capacité mise à la chaîne.
Pour 2016, Mærsk anticipe un résultat sous-jacent bien inférieur à 1,3 Md$ avec une croissance de la demande mondiale comprise entre 1 % et 3 %.
C’est la division Mærsk Oil (production pétrolière) qui a largement contribué aux résultats décevant du groupe avec une perte de 2,1 Md$.