Ces missions parlementaires s’inscrivent dans le cadre de la politique gouvernementale en faveur de « l’attractivité maritime et portuaire de la France », pour en faire une « grande porte d’entrée maritime de l’Europe, valorisant ses places portuaires et ses grands axes fluviaux ».
Lors du Comité interministériel de la mer (CIMer) en octobre, le Premier ministre Manuel Valls a souligné le « fort potentiel de croissance des ports français ». Il confie aujourd’hui à des députés et sénateurs de la majorité et de l’opposition trois missions parlementaires « pour le développement des principales portes d’entrée maritimes internationales du pays et l’amélioration de leurs connexions avec les axes Seine, Rhône-Saône et Nord ». Chaque mission « aura pour objectif de fédérer les acteurs économiques et politiques, d’identifier les améliorations nécessaires en termes d’infrastructures et de services, et de préparer les stratégies à long terme des ports et des grands axes qui constituent leur zone d’influence ».
Un enjeu de compétitivité
Pour l’axe Seine et les ports du Havre et de Rouen, ce sont la députée Valérie Fourneyron (PS), ancienne maire de Rouen, et le sénateur Charles Revet (LR) qui réfléchiront aux moyens d’en faire « une zone d’excellence économique et logistique de dimension mondiale ». L’enjeu de compétitivité face au range nord-européen repose en partie sur l’offre de transport combiné et l’amélioration des liaisons fluviales et ferroviaires notamment avec le territoire du Grand Paris (voir JMM du 29/01, p.20). Charles Revet avait déjà déposé le 19 novembre, au nom de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, un avis sur le transport maritime en première lecture du Projet de loi de finances pour 2016 (avis n° 169/2015-2016). Il y dénonçait « l’insuffisance » des réformes engagées par le gouvernement (« La stratégie nationale portuaire ne règle pas les problèmes de fond ») et se montrait pessimiste quant aux perspectives d’amélioration pour les ports.
Les sénateurs Jérôme Bignon (LR) et René Vandierendonck (PS), co-rapporteurs du projet de loi portant Nouvelle organisation territoriale de la République (loi Notre), sont chargés de travailler sur le devenir du port de Dunkerque en lien avec les territoires du nord du pays. Il s’agit de renforcer la « cohérence des offres de transport massifié de ce territoire », dans la perspective de la réalisation du canal Seine-Nord Europe et du développement des autoroutes ferroviaires.
Enfin, la sénatrice Elisabeth Lamure (LR) et le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert (EEV, vice-président de la Commission développement durable et Aménagement du territoire de l’Assemblée nationale), se pencheront sur le port de Marseille-Fos en lien avec l’axe Rhône-Saône, pour « faire de ce grand port la principale porte maritime Sud du marché européen ».
Les conclusions et préconisations de ces travaux seront rendues en juin. Un point d’étape sera présenté à l’occasion du Conseil supérieur de l’attractivité en mars.