L’étude commence par le témoignage de satisfaction du p.-d.g de Stena Line, dont le Stena-Germanica (24 MW installés) a été transformé pour brûler soit du méthanol (CH3OH), soit du fuel. Les coûts navire ont été de 13 M€, le projet total (unité de stockage à quai et modification d’une barge de soutage, notamment) représentant 22 M€. Cette expérimentation grandeur nature a été cofinancée par la Commission européenne.
Selon les auteurs de cette étude
Ne produisant aucun SOx et très peu de NOx, il permet de respecter les exigences actuelles concernant les zones à émissions contrôlées, y compris en Californie. Il devrait respecter des normes plus sévères.
Moins cher que le GNL
Liquide à température et pression « normales » (t° de fusion - 98 °C, t° d’ébullition 65 °c), il se stocke et se transfère facilement dans toutes les citernes et tuyaux existant. Il faut néanmoins faire attention à son point d’éclair bas (11 °C). Compte tenu de son état liquide à température habituelle, les coûts d’infrastructures sont modestes, surtout si on les compare à ceux nécessaires pour traiter du GNL. Une « petite » station de soutage de méthanol couterait environ 400 000 €, la transformation d’une barge d’avitaillement, environ 1,5 M€. À comparer aux 50 M€ nécessaires à une station GNL et aux 30 M€ pour la barge. En outre, en fonction de la demande, la capacité d’une station de soutage peut être augmentée progressivement.
La question du prix de CH3OH est bien évidement traitée, d’autant qu’elle est très sensible. Sur les cinq dernières années, à densité énergétique comparable
Au sujet du prix de la transformation du Stena-Germanica, l’étude souligne que celui-ci intègre le coût de toutes les études qui ont été menées (techniques, sécurité, adoption des normes applicables, etc.). La transformation d’un deuxième ferry de même taille couterait de 30 % à 40 % moins cher.
À ce jour, les tests en laboratoire et sur le terrain ont montré qu’un moteur marin brûlant du méthanol a un comportement égal ou supérieur à celui alimenté au diesel. Des moteurs optimisés pour le CH3OH sont en cours de développement pour fournir de meilleures prestations.
L’industrie a une expérience de plus d’un siècle dans le transport maritime et routier, la manutention et les nombreux usages du méthanol. En 2008 et 2009, il a été le vrac liquide le plus important ayant transité par les ports de Finlande. C’est un produit chimique très fréquent dans les ports de Baltique.
Pour conclure sur une note « écolo », le rapport souligne que le méthanol est miscible en toute proportion avec l’eau et est biodégradable. Il sera donc impossible de revoir des pélicans se débattre dans une nappe de fuel lourd à la suite d’un accident. Tout au plus, certains oiseaux de mer deviendront-ils aveugles. En effet, le méthanol, autrement appelé alcool de bois ou alcool méthylique, est toxique pour les êtres vivants. Son ingestion détruit, entre autres, le nerf optique.
(1) Le professeur Karin Andersson de l’université suédoise de Chalmers et Carlos Marquez Salazar, directeur de projets chez FCBI Energy.
(2) Exprimée en MMBtu, million de British Thermal Unit.