Signé mi-juillet 2015 entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), l’accord sur le nucléaire iranien est entré en vigueur le 17 janvier. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a en effet certifié le 16 janvier que Téhéran avait bien respecté toutes ses obligations destinées à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire. Selon l’AIEA, Téhéran a notamment réduit comme prévu le nombre de ses centrifugeuses permettant d’enrichir de l’uranium, et envoyé à l’étranger la quasi-totalité de son stock d’uranium faiblement enrichi. L’AIEA a établi que l’Iran a bien retiré le cœur de son réacteur à eau lourde d’Arak et bétonné une partie de l’installation, de façon à ne plus pouvoir y fabriquer de plutonium de qualité militaire. En conséquence, « l’Iran ayant rempli ses engagements, les sanctions économiques et financières multilatérales et nationales liées au programme nucléaire iranien sont levées », ont annoncé Federica Mogherini, haute représentante pour la politique extérieure et la sécurité de l’Union européenne (UE), et Mohamed Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères iranien, dans une déclaration commune à Vienne. Les États-Unis, l’UE et l’Organisation des Nations unies (ONU) ont précisé que cette décision avait un effet immédiat. La levée de l’intégralité des sanctions va s’échelonner sur 10 ans, et durant 15 ans les mesures pourront être automatiquement rétablies en cas de manquements de Téhéran. Ce pays a accepté de se soumettre à des inspections renforcées de l’AIEA au cours des années à venir. Les embargos de l’ONU sur les armes conventionnelles et sur les missiles balistiques sont maintenus respectivement jusqu’en 2020 et 2023.
Des investissements étrangers attendus
Les milieux économiques se tiennent prêts depuis plusieurs mois à revenir en Iran, un pays qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz. Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), il peut désormais exporter à nouveau librement son pétrole. Téhéran produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d’un million. Le 18 janvier, l’Organisation nationale iranienne du pétrole (NIOC) a annoncé que « le pays a la capacité d’augmenter sa production de 500 000 barils avec la fin des sanctions. L’ordre a été donné aujourd’hui d’augmenter cette production ». À la recherche de nouveaux débouchés pour ses hydrocarbures, l’Iran envisage, par exemple, d’investir dans une raffinerie dans le sud de l’Espagne. La levée des sanctions financières implique que l’Iran va récupérer ses avoirs bloqués depuis des années dans les banques internationales. Le montant est estimé à 32 Md$. Le 19 janvier, le président iranien Hassan Rohani, a déclaré: « Les sanctions n’existent plus mais il y a encore un long chemin jusqu’au développement économique. Aujourd’hui, nos principaux problèmes sont le chômage et la récession. » Il a indiqué que l’Iran avait besoin de « 50 Md$ d’investissements étrangers » par an pour assurer une croissance économique de 8 %, alors que le pays est actuellement en récession.