Les ports de Paris, de Rouen et du Havre terminent l’année 2015 avec un trafic maritime de 91,4 Mt, en hausse de 2,4 %. Ces résultats ont un impact positif sur l’emploi dans les ports du Havre et de Rouen (+ 0,8 %).
Les vracs liquides ont augmenté de 5,7 %, avec de bons résultats à l’export sur les produits chimiques. Rouen a réalisé une année record sur les engrais liquides, avec un trafic de 1,34 Mt. Les importations de pétrole brut sont en hausse de 7,5 %, et 12,6 Mt de produits raffinés ont transité par Le Havre. Les vracs solides sont en progression de 4,1 %, en particulier sur le trafic de céréales à 8,17 Mt (+ 12,6 %). Le trafic de conteneurs est stable en EVP (+ 0,7 % à 2,6 MEVP), du fait d’un léger recul du transbordement, mais avec une desserte de l’hinterland solide et une augmentation des trafics à l’export, notamment au Havre (+ 3 % sur les conteneurs à 1,94 MEVP). L’activité du terminal roulier est en hausse de 7 %, profitant de la reprise du secteur automobile. Le trafic fluvial en Ile-de-France progresse (+ 3 %) en raison de la reprise du secteur du BTP, stimulé par le projet du Grand Paris. Haropa a signé dès 2013 une convention de partenariat avec la Société du Grand Paris (SGP) pour promouvoir l’utilisation de la voie d’eau et des ports.
Retours d’investissement
Alexis Rouque, président d’Haropa et directeur général de Ports de Paris, fait le lien entre ces résultats en hausse, la confiance des entreprises et des opérateurs maritimes et l’effort d’investissement public et privé. Le montant de l’investissement global prévu en 2016 s’élève à 500 M€, ce qui permettra de poursuivre la politique d’aménagement des infrastructures. Ainsi des travaux de dragage sont en cours sur le chenal d’accès au Port de Rouen, qui visent à gagner 1 m de tirant d’eau sur le chenal. L’amélioration des accès nautiques répond, selon Nicolas Occis, vice-président d’Haropa et directeur général du port de Rouen, aux besoins céréaliers à l’export (8 Mt ont transité en 2015 par Rouen). Il en veut pour preuve « les investissements privés des opérateurs sur leurs quais pour adapter leurs outils au chenal approfondi ». L’hypothèse que les céréaliers n’utilisent pas sur le court terme des navires Handysize, et les faibles volumes de sortie du blé, interrogent sur la nécessité de ces travaux. Nicolas Occis reste cependant confiant sur l’objectif de 25 Mt en 2019, frets céréalier et pétrolier confondus, et affirme que ces investissements seront profitables sur le long terme pour tous les secteurs d’activité portuaire.
Sur la période 2014-2015, un tiers de la campagne céréalière a été acheminé au port de Rouen par mode massifié (fer et fleuve). Nicolas Occis voit dans la question du multimodal un enjeu majeur de développement pour Haropa. Pour être compétitif face au range nord-européen, il faut « augmenter les services ferroviaires et fluviaux dans le domaine du transport combiné », c’est ce que rappelle Antoine Berbain, directeur général délégué d’Haropa. C’est tout l’enjeu du terminal multimodal du Havre qui a connu un faux départ en juin avec l’arrêt de l’exploitation après une semaine. La phase commerciale pour le fluvial est en rodage depuis janvier, et le démarrage commercial de la cour ferroviaire est attendu pour février.
Le 20 décembre, le tribunal de commerce du Havre a prolongé la période d’observation jusqu’au 19 février, délai qui doit permettre à LHTE (Le Havre Terminal Exploitation) de trouver un rythme de fonctionnement amélioré.