Jorge Quijano, président de l’Autorité du canal de Panama (ACP), a détaillé comme suit le programme des travaux: le renforcement des écluses qui présentaient des fissures sera bien achevé mi-janvier, comme s’y était engagé le groupe Sacyr, qui dirige le consortium en charge des travaux, le Grupo Unidos por el Canal (GUPC). Les tests pour vérifier la fiabilité de ce renforcement seront effectués dans la foulée. En avril un premier essai « grandeur nature » sera réalisé avec un navire sur l’écluse du côté Atlantique, selon l’annonce du GUPC. À la suite de quoi une date sera fixée pour la cérémonie d’inauguration de l’extension, idéalement entre avril et juin, juste avant l’ouverture commerciale. Pour expliquer le retard de deux ans pris dans les travaux d’élargissement, le GUPC rappelle qu’il s’agit d’une entreprise difficile et de longue haleine. Jorge Quijano se montre compréhensif: « Nous y sommes presque. C’est la première extension du canal de Panama et nous devrions nous réjouir d’en être là où nous en sommes aujourd’hui. Nous sommes impatients de pouvoir bientôt faire bénéficier nos clients et les Panaméens de ce nouveau canal. »
La folie des croisières
Gianni Onorato, p.-d.g. de MSC Croisières, a annoncé le 11 janvier que sa compagnie « ambitionne de doubler la capacité de sa flotte d’ici 2022 ». La compagnie, qui a transporté 1,7 million de passagers en 2015, engage un gigantesque plan d’investissement de 5,1 Md€, pour ajouter sept navires à sa flotte actuelle (12 navires), ce qui portera la capacité à 3,4 million de passagers d’ici 2022. MSC souhaite se développer en particulier sur le marché français (170 000 passagers en 2015) et ne lésine pas sur les moyens pour séduire: 15 M€ (sur les 60 M€ du budget marketing total) sont alloués à une campagne publicitaire en France, qui a commencé le 11 janvier. Malgré un début d’année 2015 difficile en raison du contexte politique et de la réduction des destinations en Méditerranée (la Tunisie n’est plus desservie depuis les attentats), Gianni Onorato constate « une reprise depuis juin » et assure que « la Méditerranée reste importante pour MSC Croisières ». MSC a également fait l’acquisition d’une île artificielle aux Bahamas: Ocean Cay. L’île, d’une superficie de 38 ha, offre 3,6 km de plage, mais servait jusqu’ici de dépôt de ferraille. Il faudra 200 M$ de travaux d’aménagement pour en faire « un paradis, une réserve marine totalement protégée, qui sera autosuffisante d’un point de vue énergétique », selon la vision de Gianni Onorato. Les touristes devront attendre décembre 2017 pour profiter de ce « lieu unique », pensé comme une extension du navire et offrant des activités culturelles, sportives et de loisir.