Les chargeurs néerlandais craignent les alliances

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Après les conférences, ce sont les alliances qui suscitent des craintes chez les chargeurs néerlandais, a fait savoir le 21 décembre leur association professionnelle, EVO. Ils redoutent que ces alliances réduisent la concurrence et le choix de leurs fournisseurs. Disant représenter les intérêts de quelque 15 000 producteurs, détaillants et grossistes, l’EVO demande chaque année à ses cotisants leur évaluation des transporteurs maritimes conteneurisés intercontinentaux. Pour la 4e année consécutive, cette étude a été confiée à l’École de gestion de Rotterdam. Elle comporte quatre axes d’analyse représentant 23 critères d’évaluation: la fiabilité, les communications, la tarification et l’étendue des dessertes proposées. Les réponses fournies permettent de désigner le ou les transporteurs de l’année. La « notation » des diverses compagnies n’est pas rendue publique mais peut servir lors des relations bilatérales entre chargeur et armateur, explique la préface du rapport.

Première constatation: en 2015 comme en 2014, la « fiabilité des bookings » arrive en tête des priorités. Pour évaluer ce critère, les chargeurs devaient répondre aux questions suivantes: « Votre transporteur a-t-il recours à des annulations de service » « Combien de fois cette pratique a-t-elle entraîné des conséquences négatives sur vos livraisons? »

Arrive en 2e position des préoccupations des chargeurs la « disponibilité de l’espace à bord ». En 2014, ce critère arrivait en 3eposition, derrière la fiabilité incertaine de la documentation. La question posée était: « Votre transporteur a-t-il toujours de l’espace à bord pour embarquer vos marchandises? »

Le 3e sujet de préoccupation porte sur les prix du transport conteneurisé. La question est très particulière: « Jusqu’à quel degré êtes-vous satisfait des prix qui sont basés sur les coûts supportés par le transport? » Cette formulation pourrait entraîner de longs débats sur la pertinence d’un lien entre les coûts d’exploitation et les prix de vente dans le secteur maritime. En 2014, ce critère occupait la 6e place des préoccupations. 2015 aurait donc été une année de tension concernant le prix payé par les clients au regard des coûts supportés par les compagnies.

Il y a des raisons de se réjouir, la justesse de la facturation est arrivée en 10e position en 2015, contre la 8e en 2014. Les compagnies facturent donc correctement leurs prestations. Autre sujet de satisfaction, le transit time, slow steaming ou non, n’est toujours pas un sujet de préoccupation. Il occupe la 8e place en 2015. Il était en 9e position en 2014.

Les compagnies maritimes vont pouvoir faire des économies en matière de communication numérique: à 43 %, les chargeurs néerlandais se fient aux ouï-dire pour savoir si leurs fournisseurs maritimes respectent plus ou moins les 23 critères d’évaluation. La consultation des sites internet des compagnies intervient dans 20 % des cas.

Cinquante-quatre pourcents des cotisants ayant répondu à l’enquête de l’EVO estiment être correctement informés pour évaluer leurs transporteurs, 44 % pensent le contraire.

Difficile ou non de choisir le bon transporteur?

Les réponses à ces 23 critères d’évaluation ne semblent pas simplifier beaucoup la vie professionnelle des chargeurs: 34 % estiment qu’il est facile de différencier les bons et les moins bons transporteurs maritimes conteneurisés, la même proportion estime exactement le contraire, et enfin 32 % ne savent pas si cela est, ou non, facile…

Par contre, ils connaissent les trois éléments qui leur feraient changer de transporteur: le manque de fiabilité dans le service et d’engagement (22 % des réponses), une mauvaise qualité de service (17 %) et une instabilité tarifaire (13 %, sans précision sur le sens de cette instabilité). De « fortes remises à niveau tarifaires » entraîneraient, dans moins de 5 % des cas, une détérioration des relations commerciales avec le fournisseur. Délicat à interpréter.

Vingt-sept pourcents estiment que le domaine dans lequel les compagnies doivent le plus progresser est le « service à la clientèle et la communication ». Le besoin d’une fiabilité accrue est ressenti par 17 % des répondants. À l’inverse, le besoin d’innovation motive peu: 4 % des réponses.

Interrogés sur leurs principaux sujets de préoccupation, 28 % des chargeurs néerlandais évoquent les problèmes de concurrence posés par les alliances et autres monopoles. Le manque de « customer service », l’instabilité des prix ou la stabilité financière ne représentant, chacun, que 9 % des réponses. Pour 2016, il pourrait être judicieux de poser la question: depuis la disparition des conférences concernant l’Union européenne, en octobre 2010, considérez-vous que le secteur de la ligne maritime conteneurisée fonctionne mieux, moins bien, ne se prononce pas?

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