Installé au Robert en Martinique depuis de nombreuses années, Soreidom regroupe plusieurs activités. Une holding, CEM, regroupe les différentes activités industrielles: l’activité de minoterie, l’aliment pour bétail, le négoce de matières premières (céréales ou ciment par exemple) et le transport maritime.
Soreidom a monté deux services depuis l’Europe sur les Caraïbes. L’une commercialisée sous le nom Soreidom relie les ports de La Rochelle à Fort-de-France et Pointe-à-Pitre. Une autre, commercialisée sous le nom de Caribbean Line, part d’Europe du Nord en touchant la Belgique, le Royaume-Uni et la France pour desservir les ports de Saint Martin, Guyana, Suriname et la Guyane. Sous cette marque commerciale est aussi commercialisée une ligne intracaribéenne qui relie la Jamaïque, Haïti, la République dominicaine, Saint Martin, la Guadeloupe, la Martinique, Sainte Lucie, Barbade, Guyana, Suriname et la Guyane. De plus, une ligne entre les États-Unis et les Caraïbes (Haïti et Trinidad) assure des liaisons, mais presque exclusivement pour des céréales comme du maïs ou du soja.
L’implantation d’une minoterie à Haïti a bouleversé les services de la Soreidom. Le groupe a souhaité installer une unité de production pour transformer des produits comme le soja en huile et en pulpe. « S’installer sur Fort-de-France n’a pas été possible en raison des coûts de manutention », expliquent les frères de Moussac. Alors la production se fait ailleurs.
L’œil vers le nord du Brésil
Après avoir su développer une activité sur les différentes îles des Caraïbes, Tristan et Xavier de Moussac regardent ce qu’il se passe sur le nord du Brésil. « Nous avons tout à faire, et proposer nos savoir-faire », raconte Xavier de Moussac. Ainsi, à l’occasion d’un déplacement, ils ont rencontré des céréaliers brésiliens situés en amont de l’Amazonie. Après des négociations, ils ont décidé de construire un moulin dans la région mais aussi des installations de stockage de blé. « Avec ces installations, les agriculteurs de la région pourront exporter leurs produits », explique Xavier de Moussac. Soreidom s’installe sur le port de Macapa, dans l’embouchure de Doca de Santana. L’activité actuellement y est faible, alors les investisseurs français y sont reçus à bras ouverts. Ils disposent d’un port privé avec des terrains pour y implanter leurs installations. « Au nord de Santana, quelque 600 000 ha de terres fertiles sont disponibles. De plus en plus d’agriculteurs s’y installent. Il va falloir trouver des systèmes de transport pour leur permettre de mettre sur le marché international leurs produits. » Il reste encore quelques points à intégrer, et notamment le coût du pilotage. Même si le port se situe à l’embouchure du fleuve, les quelques miles à effectuer avec un pilote sont « hors de prix », précisent les deux frères de Moussac. Quant au remorquage, étant obligatoire pour les navires de plus de 175 m, ils devraient pouvoir s’en affranchir.
Ce développement au nord du Brésil est une nouvelle étape. « En Guadeloupe, la situation s’est améliorée. La Martinique reste égale à elle-même, mais les deux ports demeurent bien plus chers que leurs voisins en termes de manutention », confie Tristan de Moussac. Avec le développement engagé depuis quelques années, Soreidom et les autres activités du groupe devraient continuer sur cette lancée. « Dans dix ans, nous devrions voir notre structure de tramping exploser avec notre activité de négoce. » Une activité qui pourrait déboucher sur l’ouverture de lignes plus régulières. « D’autre part, je souhaiterais que l’activité intra Caraïbes se développe et notamment sur la Guyane, malgré les limites du marché. » En effet, Soreidom milite pour le développement du port de Saint Laurent du Maroni en Guyane. « Nous y réalisons quasiment toute l’activité du port et nous avons des engins sur le terminal. Ce port dispose d’un potentiel. »