En octobre, Rémy-Louis Budoc a remis son rapport intitulé « Les ports ultramarins au carrefour des échanges mondiaux ». L’origine de ce document remonte à juin 2014, quand le bureau du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a confié à la délégation d’Outre-mer une étude sur le poids des ports ultramarins. Lorsque le document a été remis au bureau en juillet, le Cese a décidé de transformer ce texte en rapport avec un projet d’avis.
Recommandations
Le rapport examine sous toutes leurs facettes les différents aspects de la vie portuaire ultramarine. Il pose notamment quelques recommandations spécifiquement liées aux ports des Antilles et de Guyane. Ainsi, parmi les préconisations de Rémy-Louis Budoc se retrouve la notion de « dépasser leur statut de porte d’entrée des économies insulaires et s’impliquer d’avantage au cœur même de l’économie interrégionale et internationale ». Le rapporteur du Cese entend mettre les ports des départements français d’Amérique (DFA) dans la réalité de demain avec le nouveau canal de Panama. Ce sujet a déjà suscité des premiers débats depuis deux ans. Guadeloupe et Martinique ont engagé des travaux pour se doter de terminaux qui puissent accueillir des navires plus importants et servir de base pour faire du transbordement. À quelques mois de l’ouverture du futur jeu d’écluses du canal de Panama, il est certain que ces deux ports n’interviendront pas comme des hubs internationaux mais plutôt à un échelon régional. Rémy-Louis Budoc pousse encore plus loin la réflexion. Il préconise la poursuite des études relatives au projet de plate-forme portuaire offshore multi-usage en Guyane. Elle deviendrait un système innovant pour développer depuis le nord du Brésil jusqu’aux ports voisins de la Guyane des échanges locaux, et, pourquoi pas, attirer du transbordement.
Ainsi, chacun tente de se trouver une place dans le futur proche avec le nouveau canal de Panama. Si, pour certains, le futur canal de Panama n’aura que peu d’incidences sur les ports des DFA, pour d’autres, la carte doit être jouée rapidement. Il faut prévoir de poursuivre les travaux, que les Grands ports maritimes ont lancés, mais il faut aussi s’attaquer aux conditions de manutention. Comment s’imposer dans la région quand des ports affichent des coûts de manutention bien moindres? « C’est sur la qualité que nous pourrons gagner », estiment les opérateurs portuaires.