Située sur la côte ferme de l’Amérique du Sud, la Guyane s’apparente à une exception dans les départements d’outre-mer. C’est le seul département à être situé sur un continent, contrairement aux autres qui sont des îles. Le 1er janvier 2013, dans le cadre de la réforme des ports d’outre-mer, les deux ports de Dégrad des Cannes et de Pariacabo ont été transférés dans le Grand port maritime de Guyane. Dégrad des Cannes est situé à quelques tours de roues de Cayenne, sur la commune de Rémire-Montjoly. Le port se situe à l’embouchure de la rivière Mahury. Une position géographique difficile puisqu’elle oblige les navires à remonter le fleuve sur quelques kilomètres et limite donc le tirant d’eau des navires.
Pariacabo, pour la base spatiale
Le second port intégré dans le Grand port maritime de Guyane a été celui de Pariacabo. Il est situé à l’entrée de la ville de Kourou, à 62 km à l’ouest de Cayenne. Il est principalement utilisé par le Centre national d’études spatiales (Cnes). Les installations permettent de recevoir toutes les marchandises destinées à alimenter la base spatiale. Il s’agit principalement des marchandises pour les lanceurs d’Arianne, Soyouz et Véga. Le port dispose d’un appontement pétrolier pour y recevoir les carburants nécessaires aux lanceurs. Ces carburants sont importés par la Sara, Société anonyme des raffineries des Antilles.
Le dernier port guyanais est situé sur le Maroni, à Saint Laurent. Ville connue pour son passé pénitentiaire, Saint Laurent du Maroni a été le principal port de Guyane au xixe siècle. Le port est situé à quelques kilomètres de l’embouchure du Maroni, qui fait la frontière avec le Suriname. Contrairement aux deux autres ports, Saint Laurent du Maroni est géré par la Communauté de communes de l’Ouest guyanais.
Ces trois ports permettent d’approvisionner un pays qui s’étend jusqu’aux frontières nord du Brésil. L’enjeu pour ces ports est d’avoir un potentiel de développement important, reconnaît l’ensemble des communautés portuaires. La population guyanaise devrait croître considérablement dans les 15 prochaines années. Les études démographiques prévoient un doublement de la population. Une perspective réjouissante pour les ports mais qu’il faut nuancer. Cette croissance devrait surtout s’opérer dans la partie occidentale du département, à savoir le long du Maroni. De plus, « nous ne pouvons estimer si la croissance de la population guyanaise va concerner la frange à fort pouvoir d’achat », répète à l’envi les responsables portuaires. Une augmentation de la population qui ne consommera peut être pas plus de produits importés, ce qui pour les différents ports guyanais signifie qu’il faut trouver des alternatives au développement.