L’armement basé dans les environs de Southampton est présent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sur la desserte des îles antillaises. Principalement centré sur les liaisons avec les îles anglophones de la région, Geest Line a posé un premier pied dans les îles des Antilles françaises en 1993 en touchant la Guadeloupe et la Martinique. L’armement a bâti sa croissance sur les exportations de bananes depuis la région vers le Royaume-Uni. Le navire part de Portsmouth pour rejoindre Le Havre avant de naviguer vers Fort-de-France, Bridgetown, Port of Spain, Castries, Saint Georges, Kinstown, Vieux Fort, Fort-de-France, Roseau, Saint John, Basseterre (Saint Kitts et Nevis), San Juan et Manzanillo (République dominicaine). Les navires arrivant le jeudi après midi à Fort-de-France déchargent des conteneurs pleins destinés au marché local. Le mardi matin, lorsque le navire finit sa tournée, il embarque des conteneurs vides depuis les autres îles. En effet, outre le service au départ d’Europe du Nord, Geest Line propose une liaison entre les îles des Antilles.
En 1993, l’armateur a décidé de desservir les deux îles des départements français d’Amérique. Peu à peu, les escales guadeloupéennes se sont taries et Geest Line s’est concentré sur la Martinique. « Nous avons regardé pour faire un retour sur la Guadeloupe », explique Franck Grancher, directeur de l’agence Madinina Shipping en Martinique, agent de Geest Line. La présence de Seatrade sur l’île de la Guadeloupe a dissuadé Geest Line d’y revenir.
Des ambitions tournées vers la croisière
Madinina Shipping est une filiale du groupe français Naxco. En créant l’agence en Martinique, Naxco a souhaité se consacrer à la consignation et l’agence maritime. « Le groupe n’a pas l’intention d’ouvrir une division logistique sur l’île. » Les ambitions de Madinina Shipping dans l’île sont plus tournées vers la croisière. « Nous tentons de trouver de nouvelles lignes qui souhaiteraient venir sur l’île », continue Franck Grancher. Les choses évoluent peu sur l’île, voire sont en décroissance. La consommation se tasse, explique le responsable de Madinina Shipping, mais des espoirs demeurent. Avec les mouvements politiques d’Afrique du Nord, l’agent table sur une croissance du tourisme dans les îles des Antilles. D’autre part, dans les cartons de Madinina Shipping, un projet de développement sur les trafics conventionnels avec les Antilles est en gestation. Une ambition que l’agent voit grâce à la bonne gestion du port. « Avec nos deux escales hebdomadaires, nous avons un turnover rapide de nos boîtes. De plus, le port de Fort-de-France se révèle efficace avec un rendement d’environ 27 mouvements par heure sur les imports. Le port est fiable et nous n’avons pas à nous en plaindre. »
Opérant sur le transatlantique mais aussi en intracaribéen, Geest Line ne pense pas que l’ouverture du nouveau jeu d’écluses du canal de Panama modifiera substantiellement son activité, sauf à intervenir en intra Caraïbes pour d’autres armements.