En Guadeloupe, la CMA CGM a créé le conseil des sages

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Pour les opérateurs de manutention en Guadeloupe, la situation a socialement évolué. Le climat social y est calme et les choses avancent. « Depuis 10 ans, les navires y sont bien traités et nous n’avons plus de grèves », constate Christophe Genneguez, directeur de Transcaraïbes. Le remplacement des départs en retraite et l’embauche de jeunes en CDD pour les pointes d’activité sont des éléments démontrant de la bonne activité du port. Un constat que partage Patricia Boissard, directrice de la filiale de manutention de Marfret, Soguama.

Sur le port, des accords ont été signés depuis 2012 avec les portiqueurs. Ils prévoient la flexibilité, le service et le temps minimum avant une grève. Si, en termes d’horaires, les shifts des portiqueurs et des dockers sont différents, pour le président du directoire du Grand port maritime de la Guadeloupe, « nous le payons financièrement mais ce point n’est pas rédhibitoire ». Dans le port s’est mise en place une semaine sociale au cours de laquelle sont abordés tous les points d’actualité comme la composition des équipes, l’organisation du travail, la grille des salaires et l’égalité entre hommes et femmes. Dans les prochaines semaines sera abordée la question de la composition des équipes. Quelque 14 accords ont été signés pour valider les discussions tenues au cours de ces semaines.

Le port se doit d’être fiable et flexible

Pour le responsable de la CMA CGM en Guadeloupe, Thierry Souladié, « il a fallu le Grand port maritime, le chenal, des portiques adéquats et de la flexibilité. Derrière cette flexibilité il y a des hommes que nous impliquons dans leur travail ». Face à la menace de la feederisation, le port se doit d’être fiable et flexible. La récompense par la Carribbean Shipping Association est déjà un symbole. Pour continuer dans cette direction, l’ensemble des opérateurs portuaires avec le Grand port maritime ont mis en place les semaines sociales. « La mission des manutentionnaires est de satisfaire les demandes des armateurs. Nous devons donc offrir des services avec des dockers motivés. L’activité entraîne l’activité », continue Thierry Souladié. Et pour le patron de la filiale de CMA CGM, les dockers sont conscients de l’enjeu qui se dessine pour voir l’emploi s’accroître. Mieux, « ils le partagent », note le patron de la filiale de CMA CGM. Il veut faire de la place un pôle d’excellence en matière de manutention. Dans le groupe CMA CGM, la formation est devenue un enjeu majeur. « Depuis mon arrivée sur l’île, j’ai délivré plus de 500 CQP (certificat de qualification professionnel). Nous avons validé les expériences des plus anciens et fait suivre un parcours aux plus jeunes. Nous avons même élargi le métier de docker aux femmes. Même si leur intégration a été un peu difficile au début, elles sont acceptées comme les hommes aujourd’hui. » Pour aller plus loin dans ce sens, Thierry Souladié a mis en place un système de tutorat qui se matérialise par un référent dans chaque métier. Depuis six mois, à la CMA CGM, une nouvelle institution a vu le jour: le conseil des sages qui regroupe les personnes les plus anciennes et les plus expérimentées, et les référents. « Il se réunit une fois par mois pour parler du métier. Ils sont une dizaine qui échangent avec les manutentionnaires. Actuellement, nous travaillons beaucoup sur la sécurité et l’environnement. » Demain, Thierry Souladié souhaite former une partie des contremaîtres au management d’équipes. « Quand nous avons créé ces différentes institutions, nous avons eu une réticence des équipes. J’ai alors fait mon propre service après-vente de ces institutions. Au final, nous constatons une reprise de la confiance entre les dockers et la direction. » Et pour aller plus loin, il a même donné des noms d’arbre tropicaux aux reachstackers, « afin de les familiariser ».

Socialement, le port de la Guadeloupe a su avancer. Sur l’organisation du terminal, la manutention horizontale est mutualisée dans Opéra. Cette mutualisation ne se fait que sur le parc, « nous ne voulons pas d’un opérateur unique, il faut garder une concurrence entre les manutentionnaires pour la manutention verticale », indique Thierry Souladié. Dans les conditions d’exploitation actuelle du terminal, Thierry Souladié estime que le trafic peut progresser de 20 % sans faire d’aménagements supplémentaires. Et l’objectif du patron de la CMA CGM en Guadeloupe est de placer le terminal sur un hub pour les trafics intra-Caraïbes et le croisement des routes dans la région. « Kingston est un hub qui sera dédié aux opérations internationales. La Guadeloupe sera plus sur les trafics locaux. Notre terminal ne pourra accroître son volume de trafic par le marché domestique, il faut donc aller chercher dans les autres îles des Caraïbes et sur la partie Nord de l’Amérique du Sud où nous pourrons nous développer. » Alors se pose la question du coût du transbordement. « Nous devons vendre nos qualités. » Pour Thierry Souladié, le service de transbordement peut se réaliser en Guadeloupe avec un service de qualité et une fiabilité du port. « Certains armateurs sont disposés à payer un peu plus cher les services dès lors qu’ils sont à la mesure du prix. »

Quatre opérateurs sur le port de Pointe-à-Pitre

Dans le Grand port maritime de la Guadeloupe, la manutention est réalisée par quatre opérateurs qui se partagent le marché. Les deux filiales de Marfret et de CMA CGM, Soguama et GMG, réalisent les manutentions verticales pour chacun des navires de leur ligne. Transcaraïbes traite les conteneurs de Seatrade et les opérations terrestres pour les conteneurs de Mærsk.

Les manutentions pour les navires rouliers sont traitées par la SGCM de Xavier Aubéry pour les navires de Höegh et de Mitsui OSK Line. Les navires de K Line sont traités par Transcaraïbes. Quant à Ferrymar, reliant avec des remorques et des conteneurs les deux îles, les opérations de déchargement sont réalisées par la filiale de Marfret localement, la Soguama.

Pour les trafics de projets industriels, réalisés en grande partie par l’armement Spliethoff, la SGCM manutentionne les navires. Quant aux vracs, le charbon et le clinker à l’import, le sucre à l’export, ils sont opérés sous la responsabilité de la SGCM.

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