La mobilisation citoyenne pour le climat entend bien peser sur les négociations officielles de la COP21 et veiller à ce que les questions essentielles relatives au réchauffement climatique – mais aussi, au sens large, à la protection de l’environnement et au développement durable – soient adressées, que des solutions soient proposées et des engagements concrets effectivement pris par les États.
Cette vigilance citoyenne prend de multiples formes. Ainsi, dans le cadre de l’exposition Solutions COP21 du 4 au 10 décembre au Grand Palais, le Comité 21, un réseau d’entreprises, de collectivités, d’institutions et d’associations organise des conférences et des forums visant à faire « émerger des solutions innovantes ».
Une mobilisation sous haute surveillance
Du 2 au 6 décembre, la plate-forme Océan et Climat 2015, « une alliance de toutes les parties prenantes de la société civile et de la recherche », se penchera en particulier sur le rôle majeur de l’océan dans la lutte contre le réchauffement climatique en mettant en place une série de rencontres pour débattre des liens entre océan et climat. Le 3 décembre au Bourget, Ocean and Climate Forum donnera le départ de cette mobilisation, pour les océans.
L’engagement citoyen pour le climat, qui réunit dans sa dimension collaborative tous les acteurs de la société civile, est cependant entravé par diverses « mesures administratives » prises dans le cadre de l’état d’urgence: interdictions des manifestations prévues, identifications et signalements de militants, perquisitions, assignations à résidence et arrestations dans le cadre des débordements qui ont eu lieu place de la République lors d’un rassemblement le 29 novembre, ces mesures ciblent particulièrement les associations écologistes. Dès le 26 novembre, 24 personnes ont été assignées à résidence jusqu’au 12 décembre, soit au lendemain de la fin de la conférence sur le climat, dont un membre de la « legal team » (le conseil juridique) de Coalition Climat 21, au motif de faire « partie de l’ultra gauche radicale qui veut remettre en cause la tenue de la COP ». Des perquisitions ont eu lieu à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et chez un couple de maraîchers bios de Dordogne. La cultivatrice est membre de la Confédération nationale du travail (CNT) et fait partie des militants mobilisés contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Coalition Climat 21 a protesté dans un communiqué du 30 novembre contre ces « abus manifestes »: « Nous, organisations de la société civile, sommes convaincues que nous ne parviendrons pas à endiguer le réchauffement climatique en renonçant à nos libertés et à nos droits fondamentaux. »