La route reste encore, en France, le transport terrestre majoritaire dans les ports maritimes. Il entre pour 87,8 % des transports au départ des ports maritimes, selon le dernier rapport des Comptes du transport publié en août. Avec l’entrée en service de porte-conteneurs de plus grandes tailles, l’entrée et la sortie des conteneurs peut parfois poser des soucis. De plus, les navires arrivent tous dans les ports les mêmes jours. Il reste difficile pour les opérateurs de manutention de demander aux armateurs de décaler leur arrivée et de changer leurs schedules sans craindre de voir l’armement quitter le port. Alors, c’est toute la logistique terrestre qui doit supporter ces contraintes. Dans les principaux ports conteneurisés comme Le Havre et Marseille-Fos, la situation s’est améliorée, notent les responsables des entreprises de transport. Les communautés portuaires ont pris la décision de se réunir et de poser sur la table le problème des temps d’attente aux terminaux. Ainsi, au Havre, les chauffeurs routiers ont connu des temps d’attente de plusieurs heures avant d’entrer sur Port 2000. Aujourd’hui, la mise en place des rendez-vous par informatique sur le port normand et le port phocéen ont réglé une partie de l’engorgement de l’entrée des terminaux. L’informatique permet de savoir l’état d’avancement des procédures douanières et administratives des conteneurs. Une solution que les terminaux céréaliers ont d’ores et déjà adoptée, à l’image de Sénalia sur le port de Rouen.
L’informatique a amélioré la situation
Selon les professionnels du transport routier, les temps d’attente devant les terminaux à conteneurs sont environ d’une demi-heure devant Marseille et de 35 minutes au Havre.
Ces améliorations n’en sont pas moins achevées. Des points demeurent encore à éclaircir et notamment sur l’organisation des terminaux. « Il faut encore avoir un rendez-vous pour venir retirer un conteneur », nous a confié un transporteur. Et parmi les points d’achoppement, certains transporteurs citent aussi l’organisation des conteneurs sur l’ensemble de la semaine. Les transporteurs routiers travaillent de plus en plus au jour le jour et sont en plus confrontés à la concurrence des entreprises étrangères.
Les difficultés à gommer pour une meilleure desserte des terminaux dans les ports maritimes ne relèvent pas toujours de l’organisation portuaire. Le marché a évolué au cours des dernières années. Dans les années 1980, le « carrier haulage » était plus souvent choisi. Le transporteur maritime définissait les conditions de transport pour acheminer les produits depuis les terminaux vers le lieu choisi par le destinatiare. Depuis les années 1990, le « merchant haulage » a les faveurs des opérateurs logistiques. Le chargeur ou son représentant décident du choix du transporteur. L’introduction de cet intermédiaire dans la chaîne logistique met les transporteurs routiers face aux transitaires, et donc dans une situation de concurrence plus agressive. Mais, selon le rapport des Comptes des transports, publié par le Commissariat général au développement durable, la situation du transport routier français reste préoccupante. En 2014, la part du pavillon français dans les transports intérieurs est en baisse. Ce sont les camions étrangers qui profitent d’un assouplissement de la réglementation sur le cabotage. Ainsi, le transport sous pavillon étranger représente 36,7 % du transport routier (19,3 % en 1990, 26,6 % en 2000). Cette nouvelle donne entre transporteurs nationaux et étrangers crée une concurrence et notamment sur l’activité conteneurisée.