Zim redresse la barre

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Né en 1945 au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Zim est mis en place par l’agence juive Histadrut Labor Federation et la ligue maritime d’Israël. Le premier navire, le Kedmah, a été acheté en 1947. Dès le démarrage, l’armement israélien réalise principalement des trafics conventionnels et passagers. Il joue un rôle déterminant pour aider les populations juives d’Europe à rejoindre Israël, nouvellement créé. Jusque dans les années 1970, Zim restera sur le même modèle avec des navires conventionnels pouvant accepter des passagers.

Au cours de ces années, le développement du transport aérien met un terme au transport de passagers. Zim prend alors le virage du tout-fret. Dans le même temps, la conteneurisation se développe dans le monde maritime. En 1969, les agences de l’État abandonnent une partie de leur participation dans l’armement au profit d’Israel Corporation. À cette époque, l’actionnariat de Zim se compose de deux blocs: d’une part les participations que l’État conserve, et d’autre part celles d’Israel Corporation. Dans le même temps, l’armement israélien réalise son virage dans la conteneurisation et se lance dans l’acquisition de navires spécialisés.

En 1972 est créé Zim Container Services dans lequel sont mises en place des lignes régulières entre le Proche-Orient, l’Asie et l’Europe. Si le virage de la conteneurisation est pris, il conserve malgré tout des navires pour transporter du pétrole brut d’Iran vers Israël. Une activité qui sera abandonnée quelques années plus tard. Au début des années 1990, Zim se consacre uniquement à la conteneurisation. Il va acquérir une quinzaine de navires. Au 15 novembre, l’armement dispose d’une flotte de 82 navires pour une capacité de 362 137 EVP. Seuls sept navires sont en propriété, avec une capacité de 32 053 EVP, alors que 75 sont affrétés pour une capacité de 330 084 EVP (données selon le classement Alphaliner au 15 novembre).

L’actionnariat se modifie

Au cours de cette période, l’actionnariat de Zim va se modifier. En 1999, Ofer Brothers devient l’actionnaire majoritaire d’Israel Corporation pour en prendre la totalité du contrôle en 2004. Dès lors, ce nouvel actionnaire n’aura de cesse de développer les activités conteneurisées de l’armemen, tant en mer que sur les activités terrestres. Avec la crise de 2008, Zim ne fait pas exception dans le paysage maritime international. Les taux de fret s’écroulent et les difficultés financières de l’armement dessinent les comptes en rouge.

Pour faire face à ces difficultés, Zim va se restructurer en juillet 2014. La participation d’Israel Corporation se réduit à 32 %, toujours sous le contrôle de la holding, les 68 % restant étant détenus par des syndicats de banques créancières. Ensuite, Idan Ofer, actionnaire de référence du conglomérat Israel Corporation (il en détiendrait environ 52 %) procède à une scission des actifs de la holding. Certaines activités d’Israel Corporation, à savoir l’électricité, la fabrication de circuits imprimés, le constructeur automobile Qoros et les transports maritimes Zim, sont regroupées dans une nouvelle société appelée Kenon Holdings Ltd, cotée à la Bourse de New York et à celle de Tel Aviv. La partie de production de phosphates Israel Chemicals et la société de raffineries demeurent dans Israel Corporation.

Selon la presse américaine, Idan Ofer aurait contracté un accord avec la Bank of America Merril Lynch et Barclays pour placer tout ou partie des parts qu’il détient dans Zim à la Bourse de New York. Un projet ancien qui remonte à 2008 mais qui a été stoppé à l’époque à cause de la crise. Il reste encore un obstacle à lever. Lors de la restructuration en 2014, l’État israélien disposerait d’un droit de veto à cette opération.

Il reste que, depuis le début de l’année, la situation s’est arrangée. Sur les six premiers mois de l’année, Zim a vu son chiffre d’affaires se réduire de 10,7 % à 1,5 Md$. Un chiffre qui s’explique principalement par la baisse du nombre de conteneurs transportés. En effet, au cours des six premiers mois de l’année, son volume s’est contracté de 6,9 % à 1,13 MEVP. La fermeture d’une ligne au cours du second trimestre 2014 produit des effets sur les résultats de ce semestre. De plus, le taux de fret moyen a perdu 1,4 % à 1 200 $/EVP. Les réductions faites sur les coûts opérationnels ont permis de redresser la barre au cours des derniers mois. Ainsi, sur les six premiers mois de l’année, l’armement montre un résultat opérationnel positif de 81,5 M$ contre une perte de 17,7 M$, soit une progression de 560 %. Après avoir connu des années difficiles avec des pertes, il affiche aujourd’hui un résultat net positif de 23,8 M$. L’an passé, au 30 juin, Zim était toujours en déficit avec une perte nette de 128,9 M$.

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