« L’an dernier, nous avons accueilli le Mediterranean Express Service, opéré par Grimaldi Line et dont l’agent local est la société MTL, pour desservir les principaux ports de l’Afrique de l’Ouest », indique Arnaud Rieutort, directeur commercial du port. « Cette ligne escale désormais tous les 20 jours à Sète et dessert sans transbordement, avec un transit time très rapide, les ports de Casablanca, Dakar, Abidjan, Lomé (13 jours), Cotonou, Lagos et Tema. »
Pour renforcer cette tendance, la stratégie consiste à attirer un terminaliste national ou international pour venir exploiter, et surtout, développer le futur terminal conteneurs. « Suite au lancement d’un appel à manifestation d’intérêt, pour lequel nous avons reçu de nombreux retours d’opérateurs nationaux et internationaux et deux candidatures, nous lancerons un appel à projet début mars, dont la réponse est attendue dans quatre mois », annonce Arnaud Rieutort. Cette arrivée devrait se concrétiser simultanément avec la livraison du nouveau quai H, prévue en juillet 2016. Long de 467 m et disposant de 14,5 m de tirant d’eau, ce nouveau terminal, capable de recevoir des porte-conteneurs d’une capacité de 5 000 EVP à 6 000 EVP, sera adossé à un terminal de stockage de 6 ha extensible à 8 ha. En outre, le port a investi 7 M€ en 2011 dans un nouveau portique à conteneurs, et s’est doté d’un système informatique portuaire pour suivre et tracer la marchandise.
Un potentiel de 60 000 EVP
Grâce à ces équipements, la place portuaire de Sète ambitionne de devenir le port de référence de la future région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. « Cette nouvelle grande région représentera un bassin potentiel de consommation de six millions d’habitants, dans lequel le port de Sète est idéalement situé à moins de 40 minutes de Montpellier et moins de 2 h 30 de Toulouse », souligne le directeur commercial du port. « Aujourd’hui, les entreprises du Sud-Ouest sont obligées de passer par Barcelone ou Fos, ce qui engendre des coûts d’acheminement importants qui pourront être réduits en transitant par Sète. »
Toutefois, le contexte est difficile, avec la concentration actuelle des armateurs sur les plus grands ports au détriment des ports secondaires, et la baisse chronique des taux de fret qui rend frileux les investissements dans les ports de taille moyenne. Ce positionnement régional relève d’une stratégie de proximité à destination des entreprises locales. « L’objectif de ce nouvel opérateur serait de mettre en place des services de feedering capables de relier les grands ports voisins, et ainsi alimenter de plus gros navires en partance pour l’Asie », explique Arnaud Rieutort. « Nous estimons notre potentiel annuel conteneurs à 70 000 EVP a minima, voire davantage grâce à la multimodalité qu’offre le port de Sète. »