À fin septembre, la progression est de 8 % en EVP, soit 7,26 millions d’unités, et de 5,4 % pour 85,47 Mt. Cette progression est notamment supportée par la croissance des vracs liquides à + 7,9 % et des vracs solides à + 2,4 %. Anvers inscrit la plus forte augmentation dans le secteur des conteneurs par rapport aux autres ports d’Europe du Nord.
MSC, leader de la place
Comment expliquer cette évolution? Il faut y voir l’impact des alliances, dont plus particulièrement celui qu’imprime 2M, le tandem constitué par MSC et Mærsk Line. À fin septembre, le trafic avec l’Extrême-Orient est en progression de 18,7 % (Le trafic global avec la Chine est en hausse de 38,1 %). Progression également en ce qui concerne les autres dessertes: Amérique du Nord + 8,3 %, Amérique du Sud + 7,4 % et Afrique + 7,9 %. Par contre, en ce qui concerne le trafic avec le Moyen-Orient et le Proche-Orient, le recul est respectivement de 3,5 % et de 8,7 %.
Il faut évoquer, dans ce contexte de croissance, le phénomène MSC. Disposant désormais d’une capacité supplémentaire qui lui a fait défaut ces quatre dernières années, l’armement rapatrie sur Anvers des volumes qu’il avait été contraint de détourner vers d’autres ports. MSC et son partenaire danois dirigent vers le nouveau terminal MPET du Deurganckdok leurs ULCS de 15 000 EVP à 19 000 EVP de la route Asie-Europe. Ce terminal, qui aligne actuellement 11 portiques, doit en réceptionner fin novembre cinq nouveaux venant de Chine, dont la flèche peut couvrir jusqu’à 25 EVP en largeur de pontée. Cet équipement sera opérationnel au début de l’année prochaine. Le terminal alignera alors 16 portiques. Progressivement, des portiques du MSC Home Terminal rive droite seront transférés vers le MPET, ainsi que d’autres trafics de l’armement. Cette année, MSC devrait réaliser à Anvers un trafic de plus de 6 MEVP. Il s’avère que Mærsk Line dirige également davantage de trafic vers Anvers, compte tenu de difficultés rencontrées à Rotterdam.
Quant au manutentionnaire PSA Anvers, partenaire de MSC dans le MPET, il exploite indépendamment deux terminaux à marée sur la rive droite, et un autre au Churchill Dok, derrière les écluses. Ces installations enregistrent à fin septembre une progression globale de trafic de 6 %.
Les autres gagnants
Une hausse est également constatée chez le concurrent Antwerp Gateway, opérationnel sur l’autre versant du Deurganckdok. À l’issue du troisième trimestre, il signale une progression globale de 25 % et compte clôturer l’exercice sur un score de 1,6 MEVP en maritime et 400 000 EVP en fluvial. Des portiques supplémentaires ont été commandés. Début 2017, seront donc alignés sur le quai 11 portiques, dont trois nouveaux venant de Chine. Ils couvriront des largeurs de pontée de 24 EVP. Il y aura peut-être un douzième portique, si l’option est levée pour un engin supplémentaire. Il faut aussi évoquer l’évolution d’un petit terminal à conteneurs de la rive droite, derrière les écluses, celui d’Independent Maritime Terminal du groupe ICL (Independent Container Line). Il aura traité cette année 77 000 EVP avec la côte Est des États-Unis (contre 55 000 EVP en 2014), trafic que traite ICL avec son service régulier pour lequel il aligne quatre unités de 2 200 EVP.
Dans quelle mesure les trafics enregistrés au cours du dernier trimestre ne seront-ils pas marqués par un certain affaiblissement, qu’expliqueraient d’une part le ralentissement de l’économie chinoise, avec comme conséquence une réduction des capacités de transport des alliances, et d’autre part la baisse des importations des pays producteurs de pétrole, comme c’est le cas en Afrique de l’Ouest? Dans le cas d’Anvers, cela ne devrait pas trop influencer les prévisions quant aux scores attendus.