Le classement des plus grands ports mondiaux de l’industrie du conteneur n’a subi qu’un changement (mais notable) dans le haut du tableau, le saut d’une place de Ningbo. Ainsi, derrière le trio difficilement modifiable à court terme (Shanghai, Singapour, Shenzhen), Hong Kong, grâce à une année sans baisse de trafic, garde de la distance avec le nouveau cinquième, Ningbo, qui a pris la place du grand port coréen et hub régional qu’est Busan. Le seul port hors de la zone Pacifique de ce top 10 est le hub émirati de Dubaï.
Les ports entre la onzième et la vingtième place mondiale révèlent, outre trois autres ports chinois, deux sites mixtes (hub et domestique) que sont Kaohsiung et Klang, et les premiers ports occidentaux, Rotterdam, Hambourg, Anvers et Los Angeles (associé à son voisin Long Beach, il serait 12e). À ces ports marqués par plus d’import que d’export, on doit désormais ajouter les ports japonais avec une tendance contradictoire à Yokohama (légère baisse) et à Tokyo (légère hausse).
Busan surpassé par Ningbo
En revenant spécifiquement sur les ports chinois, on relève la performance de Ningbo avec pas moins de 11 % de croissance. Celle-ci est bonne (7 % ou 8 %) pour Canton, Qingdao, Xiamen, Tianjin. Shanghai maintient son leadership avec + 5 %, alors que Shenzhen affiche + 3,2 %. Dans les ports régionaux qui ont affiché ces dernières années de fortes progressions, on note la baisse de Lianyungang (– 9 %).
Clairement, la seconde partie de 2014 avait montré des signes encourageants pour l’économie européenne. La baisse des cours du pétrole et la baisse des taux directeurs ont donné une impulsion à la reprise, certes timide, mais réelle. Dès lors, l’an dernier, les chiffres ont été bons en mer du Nord: Felixstowe + 8,8 %, Rotterdam + 5,8 %, Anvers + 4,5 %, Hambourg + 4,6 %. Brême et Zeebrugge détonnent avec – 0,1 % pour l’un et + 1 % pour l’autre. Le port du Havre est dans un mezzo vocce propre à la France et son économie avec + 2,6 %.
En Méditerranée, la reprise économique se traduit avec + 9 % à Gênes et + 10 % à Barcelone. Leur voisin français millionnaire, Marseille, affiche clairement son rôle de porte Sud de l’économie française et une bonne performance de + 7,5 %.
À côté, la Méditerranée est aussi une affaire de hub avec les performances d’Algésiras, Tanger Med et Sines (Sud Portugal) aux dépens de Valence (seulement + 2,6 %), Gioia Tauro (– 4 %) et Port Saïd (– 3,4 %). En Méditerranée centrale, Marsaxlokk (+ 4,6 %) bénéficie de sa situation de hub de CMA CGM, comme Le Pirée pour l’armement Cosco (+ 13 %).
L’autre partie du monde occidental, l’Amérique du Nord, bénéficie depuis plusieurs années d’une situation relativement favorable. Cela se traduit dans les ports avec + 5,6 % à Los Angeles contre seulement + 1,3 % à Long Beach, + 2 % à Oakland et + 3 % à Vancouver. Sur la côte Est, Virginia Ports est orienté à la hausse avec + 7,5 %, New York + 5,5 %, Charleston + 5 % et Savannah + 3,5 %.
L’émergence favorise les grands ports
Les petits et grands émergents possèdent tous des ports majeurs qui montrent l’état de leurs échanges de produits manufacturés. Certains sont des exportateurs liés à la délocalisation et la plupart sont des importateurs de produits chinois ou européens. Néanmoins, l’émergence reste une aventure individuelle pour chaque pays et les flux conteneurisés sont donc forcément différents.
On constate ainsi, et en vrac: + 2 % pour Ambarli (Istanbul), + 6,6 % à Santos au Brésil, + 2,2 % à Manzanillo au Mexique, 0 % à Durban, + 5 % à Jawaharlal Nehru et + 13 % à Mundra en Inde, + 13 % à Ho Chi Minh/Cai Mep comme à Haiphong au Viêt Nam, – 1 % à Tanjung Priak (Jakarta) en Indonésie, + 9 % à Laem Chabang en Thaïlande. Le cas russe est plus géopolitique avec les effets commerciaux de la crise ukrainienne et une chute de 5,6 % à Saint-Petersbourg.