Des raisons d’espérer

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Les travaux d’agrandissement du port, qui débuteront l’année prochaine et comporteront en particulier le dragage des chenaux d’accès permettant d’accueillir des porte-conteneurs d’un tirant d’eau de 11 m, seront un atout.

Desservi par trois opérateurs (voir encadré), le port de Brest est un port d’escale de feeders dans le cadre de lignes relativement courtes ravitaillant des hubs, en particulier celui du Havre. L’hinterland de Brest, situé à l’ouest d’une ligne allant de la région de Quimperlé à la limite du Morbihan, jusqu’aux environs de Lamballe à l’est des Côtes-d’Armor, est surtout marqué par des industries agroalimentaires. C’est ce qui peut expliquer les difficultés rencontrées à l’heure actuelle. Le trafic, après une progression constante depuis l’époque de sa création, peine à retrouver des couleurs. Il affiche à la fin du mois de septembre une baisse de 4 747 EVP à 35 683 EVP contre 40 430 à fin septembre 2014, soit 12 % de moins.

L’agroalimentaire en peine

Plusieurs raisons expliquent cette baisse. Il y a eu la crise de l’industrie agroalimentaire et de l’agriculture dans l’Ouest, avec la fermeture d’abattoirs et une baisse des exportations des poulets congelés, principalement vers les pays du Moyen-Orient. C’est ainsi qu’à la suite de la mise à zéro des aides à l’exportation de volailles, l’Arabie saoudite, qui importait environ 150 millions de poulets congelés, a vu baisser ses importations de 25 %. S’ajoute ensuite l’embargo de certaines exportations à destination de la Russie, grosse importatrice de produits alimentaires. L’embargo a d’abord porté sur la viande porcine pour des motifs sanitaires, avant d’être appliqué pour des raisons politiques. Une autre cause, sans doute plus conjoncturelle mais réelle, est l’arrêt des exportations de bois d’épicéa en grumes à destination de la Chine. Ce bois servait à la confection d’échafaudages utilisés dans le bâtiment et les travaux publics au moment du boom de la construction il y a deux ans.

Alors qu’elles étaient en nette progression depuis 2010, les exportations agroalimentaires bretonnes ont subi un fléchissement depuis 2014, même si elles représentent 40 % des exportations totales de la Bretagne, devant les industries manufacturières à 30 % et les biens d’équipement à 16 %.

Le trafic conteneurs du port de Brest se caractérise par de plus fortes sorties que d’entrées. Ces dernières ont connu une baisse moins importante puisqu’elles se situent à 8 % sur le premier semestre, les exportations de marchandises congelées ayant reculé de 17 % sur la même période. Toutefois, les stratégies d’investissements de groupes coopératifs agricoles comme Terenna chez Doux et l’ouverture du marché iranien, ainsi que la création de la Société Bretonne de Volaille par LDC, premier volailler européen avec Avril, peuvent laisser entrevoir des jours meilleurs pour l’an prochain.

Trois leaders mondiaux à Brest

Atlantic Open Feeder (AOF), une nouvelle ligne maritime de feeders créée par le port de La Rochelle associé au groupe logistique maritime Navitrans, reliera La Rochelle au Havre en passant par Brest. Elle devait démarrer en novembre, mais AOF a différé ses premières escales au début de l’année prochaine dans l’attente de la finalisation de certains contrats. La nouvelle compagnie surveille avec intérêt la mise en production de l’usine de lait en poudre Synutra de Carhaix qui devrait générer un trafic non négligeable à destination de la Chine.

Pour l’instant, le port breton compte donc trois opérateurs, les leaders mondiaux du marché des conteneurs, à savoir MSC, CMA CGM et BG Freight Mærsk. Les trois compagnies chargent indifféremment des conteneurs reefers ou des dry, sur les 600 m de linéaires dédiés aux conteneurs et équipés de grues mobiles.

Un groupement d’intérêts économiques, composé de l’Union armoricaine de transport (UAT), Manuport et Atlantic Docks Stevedoring (ADS), loue le terre-plein et les prises frigo (environ 400) le long des quais QR 2 et QR 3. Ces quais sont reliés à une voie ferrée et ont un accès direct aux voies express Nord et Sud. Le port dispose pour ce trafic de 20 ha et d’une surface de stockage de 50 000 m2.

Pour tous les navires MSC, la manutention est assurée par Manuport qui traite la plus grosse part du trafic conteneurs, tandis que l’UAT et ADS travaillent alternativement sur les navires affrétés par Mærsk et CMA CGM.

MSC effectue des rotations hebdomadaires sur Portbury (dans l’ouest de l’Angleterre près de Bristol), Brest, Le Havre et Anvers. Les deux autres lignes régulières font escale à Montoir, Brest et Le Havre.

MSC exploite actuellement des navires de 3 000 EVP à 3 300 EVP, comme les MSC-Sabrina et MSC-Alexa, les autres compagnies affrétant des navires de 900 EVP à 1 000 EVP.

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