Si, dans le reste du monde, les trafics portuaires se calculent sur des volumes de quelques millions d’EVP, en Asie, la norme est de 10 MEVP. De Shanghai à Hong Kong en passant par Singapour et Shenzen, les volumes sont toujours supérieurs à ce chiffre. Des performances qui sont davantage à attribuer à la maîtrise du foncier qu’aux cadences des portiqueurs. Le nombre de conteneurs traités à l’hectare dépasse les rêves les plus fous des gestionnaires de terminaux dans le monde. Les ports ont des dimensions aussi gigantesques que les navires qu’ils reçoivent, avec des taux de progression qui se sont tassés comparativement aux précédentes années. Les croissances à deux chiffres sont des souvenirs. Désormais, les hausses se réalisent davantage sur des valeurs comprises entre 2 % et 10 %.
Une relative stabilité
Seuls quelques ports réussissent encore à augmenter plus fortement, mais ils partent de plus bas. Il demeure que les prémices d’un ralentissement de la Chine, déjà senties en 2014, se sont fait ressentir à Hong Kong. Le port du sud de la Chine a perdu 0,3 % l’an dernier. « Une stabilité négative », diraient les opérateurs portuaires européens, mais qui représente malgré tout 69 000 EVP de moins sur un an.
Deux pays sur le continent asiatique viennent concurrencer la Chine. Il s’agit d’abord de l’Inde, qui met tous les atouts de son côté pour faire de ses ports des opérateurs de rang international aux standards internationaux. Les groupes de manutention voient dans ce pays de nouvelles opportunités. Bolloré a déjà pris des positions, mais c’est aussi le cas du groupe local Adani qui investit lourdement dans les ports indiens.
Les ambitions de l’Indonésie
L’autre pays qui monte est l’Indonésie. Situé sur la route des navires qui rejoignent la Chine, elle vise à devenir le nouveau hub de la région.
Enfin, les ports vietnamiens continuent de progresser. Pour comparer, le port de Haiphong a réalisé 2,4 MEVP en 2014, soit le même chiffre que Le Havre. La mise à niveau de ses installations est néanmoins plus récente.