Afrique: un terrain de chasse où le potentiel demeure

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Tous les grands noms de la manutention se sont retrouvés sur ce dossier. Remporté par le groupe Bolloré face à APMT, Ictsi et CMA CGM, le TC2 d’Abidjan permet au groupe français d’asseoir son réseau africain sur l’Ouest. DP World a pris pour cible le Sénégal et vient de remporter un port sec proche de l’aéroport de Dakar, pour y développer des trafics mer-air, ce qu’il réalise déjà à Dubaï. En 2015, l’attribution des concessions sur le nouveau port camerounais de Kribi au groupe Bolloré a confirmé sa position de leader sur le continent. Sur l’Afrique de l’Est, les terminaux kenyans et tanzaniens sont aussi devenus des cibles.

Cet attrait des grands groupes de manutention pour les ports africains se reflète dans les trafics. La majorité des ports des trois côtes du continent affichent des résultats en croissance. Les ports dont les trafics ont joué de malheur cette année se retrouvent dans des pays à la situation politique et économique difficile. Ainsi en Égypte, Port Saïd et Alexandrie ont fait les frais des problèmes sociaux et politiques du pays. Mais la mise en service du nouveau canal de Suez devrait relancer les trafics de ces deux ports. D’autant plus que le gouvernement égyptien souhaite maintenant installer des ports tout au long du canal pour jouer un rôle de hub dans la région.

Parmi les ports marocains, Tanger Med, profitant de sa position géographique et d’une main-d’œuvre moins chère que son concurrent Algésiras, continue de progresser. Avec les mouvements en Tunisie et en Libye, les trafics de ces ports ne sont pas disponibles.

L’Ouest en hausse à l’exception de Téma

En Afrique de l’Ouest, les ports sont à la hausse à l’exception de Téma qui a vu son trafic perdre 13 %. Le port du Ghana a profité au cours des années passées des difficultés politiques de la Côte d’Ivoire pour jouer le rôle de suppléant. Il est désormais revenu à un niveau conforme à ses capacités. Sur la façade Ouest, le complexe portuaire de Lagos demeure en tête des trafics. Il pourrait rapidement être rattrapé. Dakar met en place une stratégie vindicative pour retrouver une place de choix. Lomé, avec son nouveau terminal, a accueilli le premier navire de plus de 10 000 EVP. Il veut se placer sur la zone comme un hub. Il devrait trouver sur sa route le port de Pointe Noire dont les ambitions régionales sont grandes. Quant à Conakry, les investissements réalisés par le groupe Bolloré sur le port pourraient le pousser à des niveaux élevés.

Dans l’Ouest, la bataille doit encore se jouer. Les ports d’Afrique du Sud souffrent. Durban est toujours en cours de réflexion sur le lieu de son nouveau terminal (sur le site de l’ancien aéroport ou sur un site créé pour l’occasion). Les autres ports sud-africains souffrent aussi, quand ceux de Tanzanie et du Kenya tirent leur épingle du jeu. Port Réunion continue sa marche en avant.

Les travaux finis sur le port et les projets de la nouvelle route du littoral pourraient doper le trafic conteneurisé de La Réunion. Il reste que, faire de l’île Bourbon un hub pour le groupe CMA CGM est encore à réaliser. Pour les autres armements touchant le port, ce développement serait une aubaine pour toute la communauté maritime.

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