Mobilisation citoyenne pour le climat: ce qui tombe à l’eau

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Contacté le 18 novembre, le ministère de l’Écologie – qui doit recommander auprès de l’Élysée et du ministère de l’Intérieur une liste des manifestations à annuler ou à maintenir – a déclaré que le travail de recensement était encore en cours. Une réunion entre la ministre Ségolène Royal et le président de la République, le 19 novembre, doit permettre de préciser les grands principes, mais aucune décision n’est arrêtée à ce jour. Ségolène Royal s’est exprimée en faveur du maintien des manifestations prévues dans la zone « Génération climat », avec cependant des aménagements comme l’annulation des événements impliquant des scolaires.

Pendant la COP21, les actions étaient censées se multiplier, particulièrement à Paris et en région parisienne pour exercer une pression positive sur les négociations entre chefs d’État et pour faire entendre, au-delà des seules questions climatiques, les revendications de la société civile concernant la nécessaire transformation de notre rapport à l’environnement au sens large: l’énergie, l’alimentation, l’éradication de la pauvreté.

Coalition Climat 21 a rencontré Laurent Fabius le 17 novembre pour discuter de la suite à donner à cette mobilisation, sans toutefois parvenir à dégager des directives claires.

Le sommet citoyen pour le climat, qui se tiendra les 5 et 6 décembre à Montreuil (Seine Saint-Denis), ainsi que la Zone d’action pour le climat, qui se déroulera du 7 au 11 décembre au Centquatre-Paris, devraient être maintenus.

La Marche mondiale pour le climat interdite

L’interdiction de la Préfecture de Police, annoncée le 18 novembre, vise dans un premier temps la Marche mondiale pour le climat qui devait avoir lieu à la veille de l’ouverture de la COP21, les 28 et 29 novembre. Dans un communiqué du 19 novembre, Juliette Rousseau, coordinatrice de la coalition Climat 21, déplore cette interdiction: « Nous sommes plus que jamais déterminés à faire entendre nos voix sur les questions de justice climatique. Nous avons conscience de la gravité de la situation. Plus que jamais nous ferons preuve de créativité pour mobiliser et rassembler. » Les associations contactées depuis le 16 novembre (Bloom, Alternatiba) appellent au maintien de la mobilisation: « On ne lâche rien. » Elles déclarent vouloir trouver avec les autorités des solutions alternatives. Elles reprennent ainsi la devise des nautes de Lutèce, qui circule sur les réseaux sociaux depuis les attentats: « Fluctuat nec mergitur. » L’engagement pour la protection de l’environnement et de la biodiversité est d’abord un engagement pour la défense du vivant, une dynamique de refonte des relations homme/ nature et des relations interhumaines. Une invitation plus que jamais d’actualité à réfléchir à l’indispensable respect de l’autre dans sa diversité.

Pour un détail de la programmation des événements prévus entre le 28 novembre et le 12 décembre, consulter: coalitionclimat21.org.

Accompagner la transition énergétique du transport maritime

Lors d’une conférence de presse le 12 novembre, la plate-forme Océan et Climat (POC) a dévoilé neuf recommandations « concrètes » pour que les enjeux liés à l’océan et aux zones côtières soient progressivement pris en compte à travers des mesures spécifiques, et intégrés aux différents axes de la négociation de la COP 21. La POC, dont l’un des membres est le Cluster maritime français (CMF), a précisé que l’océan est le principal régulateur du climat: couvrant 71 % de la surface du globe, il produit plus de 50 % de l’oxygène de l’air respiré sur la planète, absorbe environ 30 % du CO2 et 93 % de l’excès de chaleur générés par les activités humaines. Limiter le réchauffement de la planète à 2o, voire 1,5o, est essentiel pour maintenir cette capacité de régulation de l’océan et pour limiter les bouleversements qui sont en cours, continue la POC. Soutenant l’ambition d’un accord universel et juridiquement contraignant, la POC rappelle que l’océan demeure le grand oublié des négociations climatiques. Parmi les neuf recommandations figure notamment celle d’« accompagner la transition énergétique du transport maritime et développer des solutions technologiques innovantes pour des navires plus sûrs et plus respectueux de l’environnement ». Ou encore « développer les énergies marines renouvelables – éolien, hydrolien, énergies marémotrices et houlomotrices – tout en préservant la biodiversité marine ».

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