Le syndicat national de la géologie et de la géophysique SNGG-CGT a indiqué dans un communiqué mi-novembre que la CGG, Compagnie générale de géophysique, a annoncé un plan de 190 suppressions d’emplois sur son site de Massy, où travaillent 850 salariés, et 112 dans sa filiale Sercel de fabrication d’équipements (930 salariés), implantée à Nantes, Saint Gaudens, Les Ulis et Toulon. « L’entreprise justifie cette décision par la crise sévère du marché géophysique mondial, déclenchée notamment par la baisse du prix du pétrole », continue le SNGG-CGT. Avec ce plan de restructuration, c’est l’avenir de l’entreprise en France qui est en danger, estime le SNGG-CGT. Pour ce syndicat, la responsabilité de l’État, actionnaire principal au travers de BPI France et de l’Ifpen, est engagée. Il demande à l’État de rechercher des solutions pour préserver les activités de CGG et les emplois.
Menace sur 80 emplois
La décision de restructuration de la CGG a pour conséquence de menacer 82 postes chez l’armateur Louis Dreyfus. Avec celui-ci, CGG exploite six de ses onze navires de prospection géophysique, dont elle a annoncé l’arrêt prochain. Aussi, dans un communiqué daté du 13 novembre, Armateurs de France « appelle au sauvetage de la filière sismique française, menacée de disparition après l’annonce du désarmement par CGG de sa flotte sous pavillon français ». L’arrêt de la filière sismique, souvent citée comme une réussite française, entraîne la mise à quai de six navires et la perte de 80 emplois français hautement qualifiés, continue Armateurs de France. « Cette décision pèsera lourd sur l’avenir: le savoir-faire acquis au fil des ans par la France en matière sismique, reconnu internationalement, risque de disparaître d’un coup. » Pour l’organisation professionnelle des entreprises françaises de transport et de services maritimes, la décision de CGG, liée à des considérations financières, renvoie aussi au manque de solidarité française, malgré les discours récurrents sur le « made in France », et à l’absence de politique industrielle de long terme. « Ainsi, c’est la troisième fois en deux ans qu’un donneur d’ordre français – qui plus est dont l’État est actionnaire – écarte un acteur français du shipping au profit d’entreprises étrangères. Ce fut le cas en 2014 pour la desserte gazière de la Corse, où Geogas a été écarté au profit d’un consortium extérieur avec un pavillon maltais, et en 2013 pour la desserte pétrolière de La Réunion, perdue par Socatra au bénéfice d’un navire sous pavillon singapourien ». Armateurs de France considère qu’il appartient à l’État de veiller au maintien du savoir-faire industriel français. « Au moment où la France annonce l’extension de son plateau continental et sa volonté d’explorer les grands fonds marins, il est incompréhensible qu’elle abandonne pour l’avenir sa capacité à conduire des campagnes de recherche en haute mer. »
Armateurs de France conclut: « Nous avons plus que jamais besoin d’une vision industrielle de long terme. Le choix de désarmer la flotte sismique française tout en conservant les navires sous pavillon étranger ou norvégien n’est pas acceptable et appelle une réponse forte des pouvoirs publics. Plus largement, nous avons besoin d’une véritable solidarité française, entre tous les partenaires publics et privés, afin de corriger les errements du capitalisme boursier et de préserver l’avenir de nos filières industrielles. »
Les équipes du Journal de la Marine Marchande s’associent à la douleur des familles touchées par les attentats du 13 novembre.
Ces actes de barbarie, qui ont pour la seconde fois plongé la capitale française dans le deuil, nous choquent. Nous observons avec attention les évolutions politiques et économiques du pays. Aujourd’hui, des parlementaires de la majorité présidentielle souhaitent que le contrôle de la presse soit assuré pendant l’état d’urgence. Si les conditions politiques actuelles en France sont difficiles, et si nous comprenons certaines mesures, nous souhaitons exprimer notre volonté de voir la presse libre dans notre pays, comme cela l’est depuis des décennies. Il faut savoir raison garder.