Plus de 1 000 salariés du Port de Bordeaux et ayants droit bénéficient d’un régime particulier basé sur la fondation en 1926 – bien avant celui du régime général – d’une caisse de prévoyance qui intègre notamment des prestations supplémentaires (orthodontiste, ophtalmologiste…) au sein de leur régime obligatoire et non complémentaire. Ce régime particulier, le plus petit de France, est depuis des années dans le collimateur du gouvernement qui vient de valider sa suppression en première instance à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016.
En signe de protestation, la grande majorité des 300 salariés du port – dont les cadres et administratifs et à l’exception des marins – a mené, depuis le mois d’octobre, trois grèves de 24 heures avec en plus un arrêt d’activité les week-ends et jours fériés. Un mouvement qui a conduit à des attentes de navires et perturbé notamment le trafic conteneurs.
Mise en danger
« Cette caisse de prévoyance a toujours eu des comptes équilibrés, justifie Cyril Mauran, délégué syndical de la Fédération des ports et docks CGT. Que vont devenir ces prestations supplémentaires? Soit elles basculent sur le régime complémentaire avec un risque pour les salariés d’augmentation de leur cotisation mutuelle, soit l’employeur, le GPMB, les prend en charge en amputant de près d’1 M€ par an leur trésorerie. Et ce au détriment de projet d’investissement ou avec un impact final sur l’emploi et les salariés », s’alarme-t-il en pointant également la mise en danger financière de la société de manutention Bordeaux Atlantique Terminal (BAT), « déficitaire d’1,5 M€ et pour qui un alourdissement des cotisations serait catastrophique. »