Les leçons de Tianjin pour la gestion des risques

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Les explosions des entrepôts chimiques appartenant à Rui Hai International Logistics en août, à Tianjin, ont eu des conséquences humaines tragiques (un bilan de 123 morts et plus de 700 blessés). Le coût des sinistres pour les assurances est estimé à plus d’1,5 Md$, selon William Robinson, directeur général de la compagnie d’assurances The Strike Club.

Les autorités ont temporairement suspendu l’accès au port aux pétroliers et porte-conteneurs transportant des cargaisons dangereuses, forçant ces navires à s’ancrer au large. Si les perturbations ont été, au final, moindres que si les explosions s’étaient produites sur le site principal et non dans le terminal à conteneurs, les conséquences des retards occasionnés sont néanmoins importantes en termes financiers pour les opérateurs et les armateurs. Les propriétaires de navires sont concernés, entre autres, par les dépenses relatives au salaires des équipages et à la gestion administrative. Les frais généraux pour les affréteurs sont majoritairement liés au prix du carburant et aux taux d’affrètement.

Conséquences des retards subis

Avec plus d’une centaine de navires qui ont mouillé au large de Tianjin en attendant la réouverture du port, de nombreux exploitants ont subi plusieurs jours de retard. Les polices d’assurance classiques comme les P&I et les assurances corps de navirene prennent pas spécifiquement en charge les pertes d’exploitation liées aux retards; ni les premières qui proposent des assurances de responsabilité civile, ni les secondes qui couvrent les frais des réparations des dommages sur le navire, mais pas l’impact de son innavigabilité temporaire.

À Tianjin, certains opérateurs ont pris la décision de charger et décharger les conteneurs dans un port voisin, estimant que l’attente de la réouverture ainsi que la congestion inévitable et l’endommagement des infrastructures – mais aussi la destruction de nombreux conteneurs – entraveraient trop lourdement les opérations de manutention et prolongeraient les délais de mouillage à neuf jours. Les conteneurs qui devaient initialement être chargés et déchargés à Tianjin ont ainsi été transbordés et acheminés par route, ce qui a entraîné des frais supplémentaires liés à la rupture de charge et au transport intermodal. Ces frais ont été assumés par les opérateurs. L’assurance retard, proposée par certains P&I Clubs comme The Strike Club, couvrent les frais occasionnés par les incidents qui se sont produits à terre ou à bord. En termes de prévention des risques, l’enjeu est essentiel de réfléchir à une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation, et il est important de faire entrer le coût des retards dans les calculs d’indemnisation. Il s’agit de réduire l’impact de la pression commerciale dans le transport maritime et les dangers qu’un souci excessif de rentabilité peut présenter. Il s’agit d’éviter par exemple que les recommandations de sécurité de l’Organisation maritime internationale (OMI) ne soient pas strictement appliquées pour le transport de cargaison dangereuses, ou qu’il ne soit pas tenu compte des incidents signalés par le CINS (Cargo Incident Notification System), ou encore que des navires qui nécessiteraient d’être bloqués à quai ne le soient pas systématiquement.

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