La réforme portuaire de 2008 semble avoir déjà atteint ses limites. L’Unim, organisation patronale des manutentionnaires portuaires, en appelle à la création d’un Conseil des investisseurs publics et privés investi de réels pouvoirs, sans remettre en cause les attributions du Conseil de surveillance. Certes, dans la loi sur l’économie bleue proposée par le député Arnaud Leroy et adoptée par la commission économique de l’Assemblée nationale le 27 octobre, ce conseil y est prévu mais avec un rôle consultatif. Un sujet qui a déjà défrayé la chronique en 2008 lors de la création des Grands ports maritimes, quand les opérateurs privés de terminaux ont été « remisés » dans le conseil de développement. Le 3 novembre, Alain Vidalies a appelé à une relance de la politique portuaire. Intègre-t-il cette dimension d’une réforme de la réforme de la gouvernance? Il n’est pas sûr que cela fasse partie des priorités du gouvernement à quelques semaines des élections régionales. Et surtout, devant un aréopage de professionnels maritimes et portuaires, venir parler de relance quand son prédécesseur l’a fait à Rouen en mai 2014 sans que cela ne porte ses fruits, c’est soit courageux soit de la politique politicienne préélectorale. En résumé, cessons d’octroyer trop de prérogatives aux pouvoirs publics dans les ports français, l’affaire est trop importante pour l’économie nationale. Pour cela, il faut une volonté politique.
Éditorial
Reformer la réforme
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