Le 4 novembre, l’Union française des industries pétrolières (Ufip) a organisé une conférence de presse sur le rôle des hydrocarbures dans la transition énergétique. Francis Duseux, président de l’Ufip, a rappelé qu’à l’horizon 2030, le pétrole et le gaz vont demeurer des énergies incontournables du mix énergétique mondial. De 53 % en 2012, leur part mondiale va passer à 51 % en 2030. Les ordres de grandeur actuels ne seront donc pas bouleversés. Cette situation est liée à la progression de la démographie mondiale qui augmente les besoins en énergies auxquels « seuls le pétrole et le gaz peuvent répondre grâce à leurs ressources importantes tout en privilégiant des évolutions plus respectueuses de l’environnement », a continué Francis Duseux. Parmi celles-ci figurent les énergies renouvelables au développement desquelles toutes les compagnies pétrolières participent, selon l’Ufip. Les besoins de mobilité vont continuer à exister, notamment là où les transports en commun sont peu développés. Pour l’Ufip, il ne faut pas non plus oublier que si le citoyen est de plus en plus conscient des enjeux climatiques en matière d’énergie, il n’est pas prêt à payer plus cher pour autant. « Il faut aussi souligner que les industries pétrolières et gazières ne sont plus climato-sceptiques, a déclaré Francis Duseux. Toutefois, il faut tenir un discours de vérité et ne pas faire croire au citoyen que les hydrocarbures, demain, c’est fini. »
D’autres mesures
Par rapport à la COP 21, l’Ufip alerte sur la période qui va suivre cette conférence des Nations unies sur les changements climatiques. « Il ne faudrait pas que l’Union européenne, en voulant montrer sa volonté de lutter contre le réchauffement climatique, introduise des contraintes supplémentaires qui freineraient voire supprimeraient la compétitivité des industries et des entreprises du Vieux Continent. Avant toute introduction de nouvelles contraintes, il faut que l’Union ait la certitude que la Chine et les États-Unis mettent en place des contraintes similaires », a expliqué Francis Duseux. Car, selon l’Ufip, ces deux pays sont les plus grands émetteurs mondiaux de CO2 avec des parts supérieures respectivement à 30 % et 20 %, tandis que l’UE atteint 11 %, et la France 1,1 %. Plutôt que des contraintes, l’Ufip appelle à des mesures comme réduire la consommation d’énergie ou modifier les modes de vie, afin de lutter contre le changement climatique. Réduire l’utilisation du charbon en introduisant une taxation du carbone constitue une autre piste à étudier.