Le vraquier Bulk-Jupiter,immatriculé aux Bahamas et transportant 46 400 t de bauxite, a fait naufrage en mer de Chine le 2 janvier. Parmi les 19 marins de l’équipage, seul le chef cuisinier a survécu.
Le rapport d’enquête publié par l’Autorité maritime des Bahamas conclut à un ripage de la cargaison provoqué par une probable liquéfaction de la bauxite dans les soutes. Un facteur principal explique comment la bauxite, chargée au port malais de Kuantan, présentait un taux d’humidité supérieur à celui autorisé: est en cause un défaut de protection des stocks contre les pluies abondantes qui ont accompagné tout le processus d’acheminement à toutes les étapes, depuis l’extraction à ciel ouvert et l’entreposage des stocks jusqu’au chargement de la cargaison sur le navire, en passant par le pré-acheminement par camions. Parmi les leçons que le rapport tire de la catastrophe figure la nécessité de réviser le code IMSBC (International Maritime Solid Bulk Cargoes Code) et notamment la classification actuelle de la bauxite en catégorie C (les vracs qui ne présentent pas de risque de liquéfaction sont en catégorie A, ni danger chimique en catégorie B).
Une circulaire de préconisations
La 2e réunion du sous-comité du transport des cargaisons et des conteneurs (CCC 2), qui s’est tenue au siège de l’OMI du 14 au 18 septembre, a approuvé une circulaire sur « la bauxite et la liquéfaction des cargaisons solides » qui préconise de ne transporter de la bauxite que si des conditions précises sont réunies. Notamment que la teneur en humidité de la cargaison indiquée sur le certificat soit inférieure de 10 % à la teneur limite en humidité admissible aux fins du transport. La circulaire ajoute qu’il est nécessaire de sensibiliser et de former les équipages aux risques potentiels de liquéfaction de la bauxite.
Le sous-comité a constitué un groupe de travail par correspondance chargé d’évaluer les propriétés de la bauxite et du charbon et de proposer tout amendement nécessaire au code IMSBC.
La France, l’Australie, le Brésil et la Chine mènent actuellement des recherches visant à évaluer les propriétés de la bauxite et qui devraient aboutir d’ici au mois de mars. Les travaux suggèrent que la bauxite présente des comportements fluctuants en fonction de la roche-mère et de la manière avec laquelle les matériaux réagissent aux conditions météorologiques.
La délégation française a également présenté l’avancement de l’étude Rhéolat 2 (menée par l’Ineris, l’Université et les mines de nickel de Nouvelle Calédonie) qui déterminera d’ici à la fin de l’année une « teneur limite en humidité aux fins du transport » représentative d’un groupe donné de minerais.