« Nous ne serons pas des Don Quichotte », hurlent à qui veut les entendre les opérateurs terrestres. Le gouvernement est aujourd’hui à l’image de sa campagne de promotion de la COP 21, une véritable éolienne; il agite les bras et brasse du vent. À quelques jours de ce sommet mondial, tout ce dont nous entendons parler ce sont des éoliennes qui assourdissent les campagnes. L’écologie, et encore plus le développement durable au sens propre du terme, ce sont le ferroviaire et le fluvial dans les accès aux ports maritimes. Que fait le gouvernement sur ce point? Rien. Et les ports? Pas plus. Seuls La Rochelle et Nantes Saint-Nazaire se démarquent avec une opération pleine de réussite dans l’opérateur ferroviaire de proximité. Au Havre, un chantier multimodal tout neuf et dont les premiers essais sont concluants n’est pas prêt de passer dans sa phase opérationnelle. Personne ne s’est préoccupé du surcoût du passage par ce chantier, alors la route gagne des parts de marché au détriment du ferroviaire et du fluvial. À Marseille, la liaison entre les darses de Fos 2XL et du Rhône est reportée. Et dire que dans la loi de 2008 sur la réforme des ports maritimes il est imposé de réaliser 20 % du trafic par des modes de transport massifiés. Les opérateurs fluviaux et ferroviaires ne vont pas s’attaquer aux éoliennes comme Don Quichotte aux moulins. Ils menacent de quitter les ports français en raison de leur désert multimodal. La privatisation des terminaux a amélioré la productivité, mais si le gouvernement veut véritablement s’engager dans une politique verte des transports, il est grand temps de reprendre en main l’aménagement du territoire. Ce ne sont pas les opérateurs de terminaux qui s’en chargeront.
Édito
Désert multimodal
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