Selon la Confédération nationale des transports (CNT), 195,2 milliards de réals (45 Md€ environ) seraient nécessaires pour rendre le Brésil vraiment compétitif en matière de logistique céréalière. Ce montant englobe 250 projets identifiés comme « essentiels » pour déverrouiller le transport par le biais des ports, des réseaux ferrés, des voies d’eau et des routes. Les ports concentreraient à eux seuls 75 projets et 18,8 milliards de réals (4,3 Md€), et la navigation intérieure 46 projets et 34 milliards de réals (7,8 Md€). La mise en place de tous ces projets pourrait, toujours d’après cette étude, contribuer à réduire de quelques milliards de réals le fameux « coût Brésil » imputé notamment à la logistique défaillante du pays. « Toutes ces interventions amélioreraient aussi le transport d’autres produits au Brésil, et non pas seulement celui des produits agricoles », souligne l’étude.
Faiblesse des voies d’eau
Les voies d’eau représentent l’une des principales faiblesses du Brésil, pointe la CNT. Parmi les quelque 41 000 km de voies navigables dans le pays, seulement 53 % seraient réellement praticables d’un point de vue économique. Quarante pourcents des entreprises responsables de l’embarquement des céréales considèrent le manque de fond des voies d’eau comme un problème grave ou très grave. « Stimuler la navigation intérieure est fondamental pour améliorer l’acheminement des récoltes nationales de céréales », souligne le document. Bonne nouvelle: le gouvernement brésilien a depuis lors annoncé une enveloppe d’un milliard de réals (249 M€) pour permettre d’atteindre le niveau minimum nécessaire à la navigation de la voie d’eau Tietê-Paraná, l’une des plus importantes du pays. Mais cela reste une goutte d’eau.
La qualité des routes, par lesquelles 65 % du soja national est transporté, s’avère également fondamentale. « L’état des routes conduit à une augmentation de 30,5 % dans le coût opérationnel. Si les coûts additionnels liés à ce goulet d’étranglement étaient éliminés, il y aurait une économie annuelle de 3,8 milliards de réals (pour l’agrobusiness) », estime l’étude. Ce montant correspond à la valeur de quasiment 4 Mt de soja, ou à 24,4 % de l’investissement fédéral réalisé en termes d’infrastructures de transport en 2014. Le Brésil compte 1,7 Mkm de routes, dont 12,4 % seulement sont goudronnées. À titre d’exemple, cela représente une densité 18 fois inférieure à celle des États-Unis.