Activité en baisse de 6,8 % sur le trafic de conteneurs au premier semestre. Ces résultats en dents de scie ont tous le même point commun: la Chine reste, de loin, le premier partenaire commercial du port. Les échanges avec la République populaire représentent à eux seuls un tiers des flux conteneurisés: 2,7 MEVP l’an dernier. Singapour (547 100 EVP) et la Corée du Sud (370 763 EVP) arrivant en troisième et quatrième position.
Jumelé avec Shanghai, Hambourg est aussi connecté directement aux principaux ports chinois. Une position en or, qui fait les beaux jours du port lorsque « l’atelier du monde » tourne à plein régime. Revers de la médaille, à présent que la conjoncture chinoise se grippe, cette dépendance ressemble à un boulet qui plombe l’activité portuaire.
De fait, les exportateurs chinois, pénalisés par un yuan fort, ont vu leur carnet de commande chuter de 6,9 % sur les six premiers mois de l’année. Ils toussent et Hambourg s’enrhume: les flux avec la Chine perdent quasiment 11 % par rapport à l’an dernier, à 1,3 MEVP. Et la dévaluation décidée par Pékin n’y change pour l’instant pas grand-chose. Hambourg, qui était devenu la porte d’entrée européenne du Tigre rouge, « paye désormais cash sa dépendance à la Chine », note le quotidien des affaires Handelsblatt.
Selon les analystes, Hambourg est même doublement exposé au ralentissement chinois. De fait, une bonne partie des conteneurs en provenance d’Asie se contente de transiter par le port hanséatique, avant d’être acheminés par de plus petits navires vers l’Est. Une activité de feedering qui s’effondre aujourd’hui, notamment à cause des sanctions économiques imposées à la Russie. De quoi, là aussi, ralentir indirectement le rythme des échanges entre Hambourg et la Chine.