S’appuyer sur la marquebleu-blanc-rouge

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Les exports d’Haropa de vracs vers l’Asie sont en augmentation, si l’on en croit Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing d’Haropa. La campagne céréalière 2014-2015 de Rouen s’est traduite par une forte diversification des destinations liées aux expéditions de blé fourrager, notamment vers l’Asie du Sud-Est: Philippines, Bangladesh, Thaïlande et Corée du Sud. La dernière campagne a aussi donné lieu à de fortes expéditions d’orge brassicole et fourragère à destination de la Chine, pays qui représente 80 % des tonnages d’orge expédié par Haropa au cours de la campagne.

Du côté des conteneurs et du Havre, le secteur Asie-Moyen-Orient représente 73 % du trafic (conteneurs pleins, hors transbordement) avec des flux orientés imports pour les deux tiers. La part de la Chine est prépondérante, avec 69 % des volumes Asie-Moyen-Orient (conteneurs pleins, hors transbordement).

À l’import, les conteneurs contiennent des équipements électroniques, des ordinateurs, des produits blancs (type réfrigérateurs), des vêtements et tout ce qui garnit les rayons « bazar » de la grande distribution. À l’export, ce sont des équipements de chantier pour les travaux publics, des produits chimiques et des produits agroalimentaires: lait en poudre, vins et spiritueux, etc. « La marque bleu-blanc-rouge est très bien perçue en Chine », assure Hervé Cornède.

Le 29 septembre, Haropa a organisé à Aubervilliers un business event intitulé « La route de la Chine passe par Haropa », en présence de compagnies maritimes asiatiques et d’acteurs tels que Hsueh Sheng Wang, président d’Eurasia, ou Damlosinh Prasit, responsable import de Tang Frères. Haropa y a fait la promotion de ses services et prestations dont le dédouanement sans contrôle physique de la quasi-totalité des conteneurs, et ce « en moins de cinq minutes, grâce au système AP+ sur l’axe Seine de la société Soget ». L’argumentaire commercial pour séduire les investisseurs et chargeurs chinois passe par l’offre maritime avec la Chine, c’est-à-dire deux départs/arrivées par jour, 81 ports chinois connectés à Haropa et 19 compagnies maritimes qui desservent la Chine. « Toutes les alliances ont choisi Le Havre sur l’Asie. Nous faisons le grand chelem », se réjouit Hervé Cornède.

Les atouts du Havre

Le Havre ne rate jamais une occasion de mettre en avant sa situation géographique de « premier port nord-européen touché à l’import » et de « dernier à l’export », ainsi que ses qualités nautiques: accessibilité portuaire 24 h/24 et 365 j/365 sans contrainte de marée, ou accueil de la dernière génération de porte-conteneurs. Il affiche par ailleurs des transit times compétitifs entre la Chine et Le Havre: 34 jours de Tianjin-Xingang (contre 36 pour Rotterdam), 33 jours de Nanjing (contre 34 pour Rotterdam), 23 jours de Yantian (23 jours pour Anvers et 25 pour les ports méditerranéens) ou encore 25 jours depuis Shanghai (28 pour Anvers et 29 pour les ports méditerranéens).

Haropa participera en novembre à plusieurs gros événements à Ningbo, à Shanghai et à la foire internationale des vins et spiritueux de Hong Kong (International Wine & Spirits Fair).

Le Havre revendique le titre de leader pour ces marchandises avec une croissance de 30 % depuis 2010. La Chine arrive en deuxième position (loin derrière l’Amérique du Nord) pour l’achat de vins et spiritueux à partir du port du Havre. Ce dernier propose un système informatique qui permet la garantie de la traçabilité et l’authenticité des exportations de vins et spiritueux de la France vers la Chine.

Entre Chine, Japon, Corée, Inde, Singapour, Thaïlande, l’Asie est loin d’être un bloc uniforme.

Des flux équilibrés avec le Japon

Avec le Japon, « pays mature », les flux import/export sont « croisés, plus équilibrés » qu’avec les autres pays asiatiques, explique Hervé Cornède.

Les conteneurs à l’export contiennent des produits de luxe, des parfums, des vins et spiritueux, des produits chimiques mais aussi des petits pois et des produits de la mer comme des soupes de poisson. Dans l’autre sens, on importe aussi des produits chimiques, des pièces détachées automobiles, des voitures, de l’électronique. Le Havre affiche là encore des transit times compétitifs: 30 jours en provenance de Hakata et 31 jours à destination de Kobé. Dix-sept ports japonais sont reliés à Haropa qui propose un départ/arrivée par jour.

Avec la Corée du Sud, Le Havre joue la carte du roulier, un marché volatil et concurrentiel également convoité par les ports du range Nord, dont Zeebrugge et Bremerhaven. Connecté à cinq ports coréens, le port du Havre est le port de débarquement de KIA et de RSM (Renault-Samsung Motors), des véhicules construits dans des usines coréennes, mais qui intègrent des pièces produites en Europe, en France et ayant transité par Haropa. Outre Kia et Samsung, le représentant d’Haropa en Corée est en contact avec bien d’autres marques, dont Hyundai.

À l’import, Le Havre reçoit beaucoup de produits électroniques dont les marques Samsung, LG, etc. « Dans le cas de la Corée, la balance commerciale est en notre faveur car les Coréens consomment beaucoup de produits français », poursuit Hervé Cornède. « Nous expédions à Séoul de la farine et tous les produits qui entrent dans la fabrication des produits des “Paris Baguette” et “Paris Croissant”, des marques coréennes, faut-il le préciser. » Les meilleurs transit times annoncés sont de 31 jours en provenance de Pusan et de 31 jours vers Kwangyang.

Les échanges avec l’Inde

L’Inde, où Haropa a déjà réalisé « cinq road shows », est touchée par 20 compagnies maritimes au départ d’Haropa qui propose un départ/arrivée par jour. Les meilleurs transit times affichés sont de 22 jours en provenance de Tuticorin (sud-est de l’Inde) et de 18 jours vers Tuticorin. Hervé Cornède pointe plusieurs spécificités des échanges avec l’Inde. Ces derniers sont loin d’être cantonnés aux conteneurs. Le pays fait, plus que d’autres, appel au conventionnel, notamment pour le transport de colis lourds et d’éléments d’usines. Il achète par ailleurs peu de produits agroalimentaires du fait de sa relative autosuffisance en matière alimentaire. Les échanges sont appelés à se développer dans le sillage d’un accord de coopération signé le 13 février 2014 entre la CCI du Havre et la CCI de Bombay, capitale économique et commerciale de l’Inde.

Haropa estime enfin être bien positionné pour Singapour (un départ/arrivée par jour, 16 compagnies maritimes) gros client de vins et spiritueux notamment, et pour la Thaïlande (un départ/arrivée par jour, quatre ports reliés au Havre).

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